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Le mouton vend chèrement sa peau

lundi 15 novembre 2010, , article écrit par Khalil.Hedna@setif.info et publié par La rédaction


Si les enfants se réjouissent d’orès et déjà de l’arrivée de l’Aïd, les parents, eux, frissonnent au fur et à mesure que ce rendez-vous approche. Il faut dire qu’après d’onéreuses vacances, un Ramadhan des plus coûteux, une rentrée scolaire ruineuse, voilà l’Aïdh El Adha qui pointe du nez comme pour achever les bourses qui ont su résister à tant de péripéties et de dépenses.

Pour cet événement des plus attendus par les Sétifiens, les prix des moutons, comme à l’accoutumée, connaissent une flambée effarante.

Au marché des bestiaux de Sétif, ce sont des éleveurs de Ain Lahdjar, Ouled Saber, Ouled Si Ahmed et Barhoum entre autres qui écument cet espace voué au dieu mouton et à son corollaire immédiat : le demi-dieu dinar.

Ces derniers jours, Sétif s’est transformée en une énorme étable. Partout, des quartiers de la villes comme Lâararessa, Tandja et Ras Idor aux périphéries Est et Ouest, sont regroupés des moutons encadrés par des personnes qui s’improvisent bergers un temps, jusqu’au jour J, à savoir ce mardi. Quelque part, c’est un peu une ruralité refoulée par tout ce béton rampant qui remonte à la surface du quotidien sétifien. Une ruralité qui ressurgit au prix moyen de 30.000 DA le mouton, toutes taxes comprises.

Du côté de Bir Nssa, les vendeurs et mouwaline (éleveurs) ont investi un espace plat sous l’oeil des gardes communaux. Ils sont venus de partout, spécialement des régions steppiques. L’un d’eux, ne veut plus marchander avec l’un de ses clients : « 24.500 c’est peu, je ne descendrai par sous 30.000 DA ! » Le ton est courtois, mais la volonté est ferme. « Tout est cher : surtout la nourriture, nous payons les bottes de fourrage 800 DA l’unité », dit-il, lorsque le prix du mouton considéré comme élevé, est évoqué.

Au même endroit, se trouvent des vendeurs qui marchandent au-delà de 32.000 DA alors que d’autres plafonnent à 15.000 pour des moutons de la désertique Berrine atteignant à peine le genou d’un homme de taille moyenne.

En plus de ces prix exorbitants, l’absence de contrôle sanitaire est à déplorer. Les moutons sont acheminés à partir des régions de l’intérieur dans des camions « Saviem » et vendus dans les grandes agglomérations, sans que les bêtes aient eu, au courant de leur brève vie, à subir une auscultation médicale.

Mais la pression des bambins est trop forte pour que ne cède pas le papa et voici la spécialité annexe de Ouled Si Ahmed qui offrent des formules d’achat fort intéressantes selon les « marques » du mouton made in Bladi (noire, jaune, marron, bleu, rouge, etc.).

Le même groupe de mouwaline propose des réductions allant jusqu’à 5% pour les achats groupés.

Saha AIdkoum…


Khalil.Hedna@setif.info

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