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Ali Haroun, un résistant aux confluents des luttes au Café littéraire de Sétif.

mardi 19 avril 2011, , article écrit par A.Nedjar Sétif info et publié par A. Nedjar


Après des études primaires et secondaires à Alger, Ali Haroun émigre en France. Tout en travaillant, il poursuit ses études supérieures. Licencié en droit de Panthéon-Sorbonne, il passe le Certificat d’aptitude à la profession d’avocat (CAPA) et par la suite le doctorat d’Etat. Le 1er novembre 1954 le surprend au Maroc. Il crée avec le chahid Dr Oujdi Damerdji les premières cellules FLN. Il est chargé de la direction à Tétouan du journal Résistance algérienne. Ali Haroun fut également le rédacteur en chef à El Moudjahid pendant la révolution. En avril 1958, il est muté à la Fédération de France. Il est membre du Conseil national de la révolution algérienne (CNRA) en 1960.A l’indépendance il est élu député d’Alger à l’Assemblée constituante (1962-1964). Il se retire par la suite de la vie politique. Il est appelé au gouvernement pendant six mois comme ministre des Droits de l’homme en 1991 avec le retour de Boudiaf. Il accède au Haut Comité d’Etat (HCE), dont il est membre de 1992 à 1994. Ali Haroun a publié La 7e Wilaya, L‘Eté de la discorde et plusieurs articles dans la presse nationale et étrangère.

Ali Haroun souligne qu’il n’est pas tout à fait aisé de parler de cette période particulière de six mois, dans un livre, et qu’il est tout particulièrement difficile de trouver un titre à celui-ci lorsqu’on traite de la question des droits de l’homme.
« Entre les deux gros nuages que sont la grève insurrectionnelle du FIS et l’ouragan des élections législatives du 26 décembre 1991, il y a eu une éclaircie dans le ciel assombri de l’Algérie ». « Cette éclaircie a duré en tout six mois, période pendant laquelle j’étais en charge du ministère des Droits de l’homme », résume Me Ali Haroun à propos du titre de son récent ouvrage paru à Casbah éditions.

L’avocat ,l’homme de droit ,ancien ministres des droits de l’homme ,ancien membre du HCE (Haut- Comité d’Etat) sera parmi nous le vendredi 23 Avril 2011 à 14h 30, pour animer une conférence à travers laquelle il présentera son nouvel ouvrage intitulé précisément « L’ECLAIRCIE », Il nous parlera certainement de la promotion des droits de l’homme et des traumatismes des années 1991-1992. Cette rencontre sera suivie d’une séance de vente-dédicace de l’ouvrage.

L’expérience avortée de la démocratie naissance en Algérie sera certainement le thème central qui sera abordé durant cette rencontre.
Ali Haroun qui n’a pas la langue fourchue nous révélera certainement des choses. Gageons que son expérience profitera pour l’avancée des libertés démocratiques

Lors d’une récente présentation de son ouvrage à Alger, Ali Haroun a déclaré « Le plus important est que ce livre soit le fruit de mon expérience personnelle ». Plus encore, « j’ai estimé qu’ayant été témoin de l’histoire, je devais écrire sur cette période. C’est ensuite aux historiens de se pencher sur ce témoignage et d’en apprécier la valeur ».

Il est à rappeler que c’était la toute première fois qu’il y a eu un ministère des Droits de l’homme en Algérie et dans le monde arabe. Cette expérience avait permis des avancées considérables dans la toute nouvelle conception des droits humains en Algérie. « Depuis janvier 1992, relève Ali Haroun, il s’est passé beaucoup de choses. Il y a eu d’autres ligues, l’observatoire des droits de l’homme a pris le relais. Il y a eu des efforts, mais cela n’a pas évolué en ligne ascendante, car l’Algérie a connu des régressions dans le domaine, par exemple avec le code de la presse. Aujourd’hui, je peux dire que le respect des droits de l’homme n’a pas connu l’évolution positive espérée. Cela est particulièrement illustré par les deux visages de Janus qu’on retrouve dans la presse, avec une certaine liberté d’expression comme côté positif et, fait paradoxal, le revers de la médaille qu’est le harcèlement judiciaire des journalistes entre autres. »

De l’avis de l’auteur, entre juin et décembre 1991, l’Algérie a vécu une période riche en débats politiques. Quant au ministère des Droits de l’homme, il a lui aussi profité de cette « éclaircie ».

Nous ne pouvons tout dire ici. Nous laisserons la parole à Maitre Ali Haroun qui sera parmi ce vendredi au petit théâtre de la rue Benboulaïd, à l’initiative du café littéraire de la ville de Sétif qui sera à sa 6ème rencontre.

Notons que cette rencontre sera marquée également par la présence de Monsieur Smaïne Ameziane,Directeur des Editions Casbah et commissaire du SILA(salon du livre).

Le public y est cordialement invité.


A.Nedjar Sétif info

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