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L’espace public dans les villes maghrébines

samedi 7 novembre 2015, par Nagib Bouguessa


Tel est le thème du colloque international qu’organisent conjointement l’Université Ferhat Abbas Sétif 1 (Laboratoire PUVIT, IAST), l’IRMC de Tunis et le GREMAMO du laboratoire CESSMA de l’Université Paris Diderot.

Placé sous le haut patronage du Ministre de l’enseignement supérieur, cette manifestation réunira des chercheurs d’une vingtaine d’universités de neuf pays dont le pays hôte (Autriche, Belgique, Canada, Egypte, France, Italie, Maroc et Tunisie), les 14 & 15 novembre 2015 à l’Institut d’architecture et sciences de la terre de Sétif.

Les différents intervenants tâcheront de répondre au cours de cette rencontre scientifique aux questionnements suivants en relation avec l’espace public :
"Quelles perceptions et quelles réalités dans les villes maghrébines ?"
Avant de tenter de répondre à ces interrogations, définissons ce concept au cœur de la présente réflexion devenu d’usage courant quoique encore confus dans l’esprit du grand public. Considéré comme espace métaphorique, il est « synonyme de sphère publique ou du débat public » , vu sous l’angle matériel, « les espaces publics correspondent tantôt à des espaces de rencontre et d’interaction sociales, tantôt à des espaces géographiques ouverts au public, tantôt à une catégorie d’action » (Antoine Fleury), alors que la sociologie urbaine les perçoit comme « des espaces de rencontres socialement organisés par des rituels d’exposition ou d’évitement ».
Dans l’exposé de l’ensemble des concepts, des questions, des hypothèses et des références qui contribuent à clarifier et à développer cette thématique, le comité scientifique définit quant à lui, l’espace public comme un terme « fortement polysémique recouvrant des champs multiples qu’il convient de repréciser pour l’aire géographique concernée »…« induisant un resserrement de facto sur les espaces de passage, de circulation, de rassemblement ou de rencontre à l’usage de tous, relevant le plus souvent du domaine public » tout en rappelant que l’espace public « est un lieu où s’exerce la citoyenneté », une ressource qui se raréfie du reste.
Approfondissant sa réflexion et considérant « L’espace public au Maghreb en référence au – dehors-, par opposition au - dedans -, le comité souligne l’importance « … de questionner les modifications de statut entre espace public et espace privé et de redéfinir l’articulation entre ces deux notions » … « Des exemples sur l’appropriation illégale ou le détournement de l’espace public seront regardés avec attention », sans omettre de poser la question si « ces pratiques sont encouragées suite au constat malheureusement trop fréquent d’un abandon ou d’un délaissement d’un espace public ou mieux encore, à l’absence d’espace public ou collectif ? »
Pour ce qui concerne l’aménagement urbain, les organisateurs, souhaitent ne pas « négliger la tendance à aménager le plus souvent pour un -tout automobile – en opposition à une nouvelle configuration de l’espace public en vue d’un partage équitable et harmonieux », une problématique complexe et une finalité ambitieuse.
Naturellement, « il s’agira donc et surtout des rues, ruelles, boulevards et avenues, places, promenades ou esplanades et jardins publics. Certes, cette acception peut sembler à première vue déjà largement débattue mais le prisme envisagé permet de faire ressurgir cette thématique, notamment dans les villes maghrébines où elle a été peu explorée… ».
Ce symposium s’intéressera évidemment à la période coloniale ou « l’espace public fut un espace à conquérir, étant par définition sous le contrôle du pouvoir colonial. Les rues et les places ont été le réceptacle des luttes syndicales et/ou nationalistes (manifestations, émeutes). Leur occupation s’apparente à une prise de possession symbolique et, dans le même temps, à une affirmation politique au regard des autorités coloniales ».Il sera bien entendu accordé une attention particulière aux périodes plus récentes ; en effet, « les rues et les places dans les villes maghrébines, ou plus largement dans le monde arabe, ont été le théâtre de la contestation populaire qu’il s’agisse de manifestations de grande ampleur, de sit-ins ou d’installations artistiques diverses (théâtre de rue, street art, etc.).
Pour la pertinence des travaux de ce conclave nous croyons savoir que « l’approche pluridisciplinaire et les comparaisons internationales » seront privilégiées. En effet, cette rencontre regroupera des anthropologues, des architectes, des économistes, des géographes, des historiens, des sociologues et des urbanistes travaillant sur le monde arabe et le bassin méditerranéen.
Des disciplines qui couvrent les 4 axes proposés :
- Concept de l’espace public en miroir des pratiques et réalités sociales dans les villes
- Appropriation de l’espace public à des fins privées et domestiques
- Espace public et genre : conquête versus ségrégation
- Aménagement urbain et politiques publiques,…

PS : Bien entendu, cette manifestation débattant de « l’espace public » est ouverte au « Public » intéressé et concerné.
A l’évidence, les architectes, urbanistes, designers, paysagistes, promoteurs, aménageurs, restaurateurs, experts et les directeurs des établissements publics et privés spécialisés et des bureaux d’études d’architecture, d’urbanisme, d’engineering & de génie civil ainsi que les élus (APC, APW) et les agents publics des services techniques des collectivités territoriales sont cordialement invités à assister et à apporter leurs très utiles contributions aux débats au vu de leurs fructueuses expériences.
Marhaba.

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