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« Alger, capitale de la culture arabe 2007 » sans impact à Sétif

Le non-événement prime encore une fois

jeudi 23 novembre 2006, , article écrit par Abdelhalim Benyelles, La Tribune et publié par La rédaction


Tout comme le « Salon international du livre d’Alger », tenu il y a quelques jours dans la capitale, l’événement culturel d’envergure actuel, « Alger, capitale de la culture arabe » en l’occurrence, est accueilli sur un fond d’indifférence et de non-événement à Sétif. Il s’agit d’une ville paradoxalement non animée par les grands bouleversements et les évolutions qui interviennent sur la scène culturelle et artistique. Si, pour le SILA, aucune répercussion de la manifestation n’a été notée sur la prise en charge de la notion du livre et sa vulgarisation notamment attendue depuis quelque temps pour constituer une entreprise de promotion de l’outil de la lecture par la classe intellectuelle, il en est de même pour le volet édition au programme de la manifestation arabe culturelle qui se tient actuellement à Alger. Le premier partenaire de l’espace de la promotion de la culture arabe dans le domaine du livre étant la maison d’édition. Il s’agit là d’entreprendre des liens orientés vers l’adhésion à une dynamique de réalisation et de diffusion des ouvrages. Une initiative qui interpelle aussi la contribution de la bibliothèque et de la librairie dans un élan commun d’enrichissement du circuit propre à la vulgarisation du livre.

Or à Sétif, la platitude du champ culturel ne donne plus l’opportunité à la prise en charge de l’acte de lire tant la notion de maison d’édition de même que celle delibrairie ou encore moins celle de bibliothèque demeurent obsolètes.
Aussi aucun cadre organisationnel ne tend à répondre aux besoins de la masse du lectorat composé d’universitaires, d’enfants et de tranches d’âge aussi variées en quête de l’initiative intellectuelle de l’ouverture sur le monde par le biais de la disponibilité du livre. Pour une cité de 400 000 habitants, il a été enregistré qu’aucune bibliothèque n’est en exercice, si on prend en compte l’activité observée durant l’époque coloniale ou post-coloniale, en témoignent quelques lecteurs qui font remarquer aussi que le métier de libraire accuse les mêmes tares.

Au vu de l’activité purement commerciale du libraire versée dans des créneaux jugés plus rentables tels que le livre spécialisé ou religieux, les maisons d’édition, au nombre très réduit, sont désormais orientées vers la réalisation d’encarts publicitaires, de dépliants ou de revues dont le contenu ne vise guère à combler les retards enregistrés en matière de promotion culturelle du citoyen.
De telle sorte que l’événement « Alger, capitale culturelle arabe » ne suscite guère l’intérêt escompté, celui appelé à instaurer un cadre d’échange et de partenariat avec les organisateurs mais aussi orienté vers la production et la diffusion du livre, un produit devenu rare, inaccessible par le prix et non vulgarisé par la politique culturelle. Les témoignages recueillis à Sétif donnent à voir alors une platitude du champ culturel que seule l’organisation des événements circonstanciels dévoile.
Il s’agit là encore d’interpeller les institutions et la société civile pour la prise en charge des volets édition, diffusion et vulgarisation du livre dans une conjoncture où l’audio-visuel n’est guère apte à remplacer l’acte de lire. Une entreprise intellectuelle longtemps cédée à la seule institution éducative.

Par Abdelhalim Benyelles


Abdelhalim Benyelles, La Tribune

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