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Détournement des deniers publics à Sétif

Aucune révélation sur l’affaire des deux filiales du groupe ENPC

vendredi 30 mars 2007, , article écrit par La Tribune et publié par La rédaction


Aucun des aspects des procès des affaires de détournement des deniers publics dont s’est saisie la justice à Sétif depuis plus de quatre années n’a été révélé par le premier magistrat de la cour de Sétif à l’occasion d’une conférence à laquelle la presse locale a été conviée mardi dernier. Si pour le procès ERIAD Sétif, bon nombre de cadres ont été écroués par le tribunal de Biskra, on ne saura pas si le dossier sera transféré dans les jours à venir à la cour de Sétif compte tenu de la circonscription géographique du siège de la direction générale de l’entreprise. Il en est de même du procès des deux filiales de l’ENPC de Sétif, Soexplast et sofiplast. Il s’agit de l’instruction d’une enquête au mois de juillet 2006 menée par les services du groupement de la gendarmerie sur réquisition du procureur de la République du tribunal de Sétif afin d’étudier le respect des lois et procédures en vigueur de passation de marchés, de déterminer le manque à gagner pour le Trésor public et enfin de situer les responsabilités tant au niveau des filiales que du groupe ENPC dans ce qu’on appelle le programme de réhabilitation « douteux » des deux filiales, un investissement réalisé en 2002. C’est le problème de passation de marchés de gré à gré qui est au centre de l’affaire qui secoue l’ENPC.

D’aucuns n’hésitent pas à signaler l’absence du partenaire social dans l’administration et la gestion de l’entreprise publique, du GEPHAC ainsi que du commissaire aux comptes en charge du dossier de négociation des marchés et de leur concrétisation, exposés selon des témoignages aux actes malintentionnés de certains responsables à l’origine de tractations douteuses de marchés. On n’hésite pas à mettre sur le devant de la scène le délit de « crime économique ». Aucune étude technico-économique n’a été faite par le P-DG de l’entreprise, dit-on, mis à part un programme de réhabilitation des deux filières dans le but de répondre en urgence aux impératifs du marché de la concurrence par la restauration de lignes de production mises en service en 1990, dont le projet de production de film d’emballage tricouches pour le lait de Sétif.

Un investissement financé à hauteur de 15% sur les fonds propres et 85% sur le concours bancaire de la BEA. Le crédit global attribué au groupe a atteint, selon nos témoignages, 764 000 000,00 DA pour répondre aux besoins des investissements des filiales de Sétif et de Médéa.
Les transactions douteuses ont été signalées essentiellement dans le cas du soumissionnaire allemand « Windmoller & Holscher » en fourniture d’équipements face à son concurrent « Kuhn » où des réserves de passations de marché « déloyales » ont été signalées. Aussi, la concrétisation des projets dans des conditions « hasardeuses » a été relevée, dont la qualité de l’équipement livré, une affirmation qui renvoie au défaut de tests d’acceptabilité des équipements avant leur livraison, une action importante lors des négociations de marchés, pourtant sollicitée par le DG de Sofiplast, relève-t-on.

Aussi, nous informe-t-on, malgré la demande du commissaire aux comptes de lever les zones d’ombre apparues dans la conclusion de certains marchés, aucune suite n’a été donnée. On reproche à l’officier judiciaire son manque de perspicacité en omettant de provoquer l’assemblée générale des actionnaires afin d’élucider les interrogations survenues dans la conclusion des marchés. Une démarche inscrite, selon certains, dans le cadre des dispositions du code de commerce à même d’intenter une action en justice. Certaines compromissions sont même imputés aux responsables de la Société de gestion des participations chimie-pharmacie (GEPHAC). S’agit-il de complicités ayant tiré profit de l’affaire des investissements des filiales de l’ENPC où le premier responsable, le P-DG du groupe, serait appelé à répondre devant la justice des faits douteux apparus dans la concrétisation des marchés réalisés par l’ENPC avec des firmes étrangères en 2002 ? De telles interrogations attendues dans les jours à venir pourraient occuper le devant de la scène à Sétif et mettre fin à la rumeur tant au niveau de l’entreprise que dans la rue.

Jeudi 29 Mars 2007
Par Abdelhalim Benyelles
La Tribune


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