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Sétifis taxis dans le garage

dimanche 1er juillet 2007, , article écrit par Nabil Lalmi, El Watan et publié par La rédaction


Un jeune businessman sétifien installé à Dubaï décide de se lancer dans l’aventure et d’investir dans son pays, sa région.

Imprégné des valeurs et des us des Emirats, il s’attelle à la création d’une société de taxis, projet qu’il a en tête depuis 2004. Il fait une demande au ministère des Transports et reçoit, le 5 août 2006, un accord de principe notifié par la direction des transports de la wilaya qui lui donne un délai d’une année pour se mettre en conformité avec le cahier des charges. Qu’à cela ne tienne, l’investisseur se lance, et dès le 21 août il établit son registre de commerce. En septembre, il achète une vingtaine de véhicules neufs qu’il paie rubis sur l’ongle. Il les équipe de compteurs, les habille aux couleurs de sa société Sétifis taxis, installe sa compagnie dans son siège au niveau de la cité Bouaroua et loue même un grand garage pour une durée de deux années. Le tout est payé cash. Et tout cela sans demander ni crédit à la banque, ni terrain à exploiter. Il commence même à étudier les demandes d’embauche qui lui parviennent nombreuses, 25 emplois directs sont au programme, extensibles à 50. Il commande même les tenues des chauffeurs de sa compagnie qu’il veut élégants et surtout différents et distincts. Le rêve aurait pu se poursuivre et se terminer par la mise en activité de l’entreprise, s’il n’avait oublié un point : l’administration algérienne et à sa tête le ministère des Transports. Ce dernier, malgré ce qui a été investi, tous les avals et agréments donnés à Sitifis taxis, empêche les véhicules de circuler parce qu’ils ne sont pas munis de radio. L’opérateur refuse-t-il d’installer les appareils dans ses voitures ? Non. Les responsables dudit ministère ont exigé de lui et de tous les prétendants aux sociétés de taxis de se pourvoir chez un seul opérateur des communications et de s’équiper en une marque Motorola.

Le monopole n’existe plus, paraît-il. Qu’à cela ne tienne, une facture de plus de 1,4 million de dinars en plus au dossier, il adresse une demande d’autorisation d’exploitation d’un réseau radioélectrique à l’ARPT (Autorité de régulation de la poste et des télécommunications) en octobre 2006 et il ne recevra la réponse négative que quelques mois après (février 2007), l’ARPT lui annonce que l’ANF (agence nationale des fréquences) ne dispose pas de fréquence disponible. Le ministère des Transports mis au courant de la situation de saturation au mois de juin 2006, lors d’une des réunions périodiques avec l’ANF, a continué à distribuer des agréments à des sociétés qui ne pourront fonctionner sans cette fameuse radio, 15 projets sont en instance dans les placards du ministère des Transports. Toutes les démarches auprès de l’ARPT et de l’ANF n’ont pu aboutir. Au ministère des Transports, le directeur central en charge du dossier n’est jamais disponible et refuse de trouver une solution juste et efficace, il aurait déclaré que tant que les taxis n’étaient pas équipées de radio, ils ne travailleraient pas. Aucun compromis n’est trouvé à ce jour. L’investisseur a essayé de le contacter au téléphone en notre présence et dès qu’il s’est nommé, la secrétaire de M... directeur central au ministère des Transports lui a raccroché au nez.

La direction des transports au niveau de Sétif n’aurait aucune autorité et ne serait qu’une simple boîte postale. Toutes les autorités du pays invitent les investisseurs à venir s’installer dans le pays, mais certains bureaucrates-despotes font tout pour les envoyer ailleurs. Lassé de cette bureaucratie et de ce mépris affiché à son encontre, Nasreddine, comme beaucoup d’autres investisseurs algériens, dépité et découragé, veut lâcher prise. Il a investi plus de 20 millions de dinars, et depuis plus de six mois, il perd de l’argent et beaucoup plus la confiance en son pays.

Nabil Lalmi, El Watan


Nabil Lalmi, El Watan

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