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Les spéculations sur le LSP hors de la compétence du wali

jeudi 3 janvier 2008, , article écrit par A. Benyelles, La Tribune et publié par La rédaction


Sur le programme des 25 000 logements sociaux participatifs (LSP), attribué à Sétif, dans le cadre du plan présidentiel de la relance économique, 2005-2009, la wali de Sétif a promis la distribution de 10 000 unités au cours de l’année 2008. En outre, 4 000 logements sociaux seront attribués au niveau de la wilaya, dont 1 500 pour la ville de Sétif. Il s’agit ; en substance, des déclarations du wali de Sétif, en marge de la cérémonie officielle de clôture de l’année financière de la wilaya. C’est ainsi qu’au cours d’une conférence de presse improvisée, le premier magistrat de la wilaya a exhorté son exécutif à privilégier le travail de proximité afin d’accélérer les programmes de développement local et « répondre aux attentes des citoyens ». « L’année 2008 sera l’année des grands défis », a déclaré le wali, Nouredine Bedoui, en annonçant la réception de grands projets tel que le complexe sportif d’El Bez et 80% des programmes de logements ainsi que le lancement des projets de transfert hydrauliques dans le domaine de l’alimentation en eau potable d’une enveloppe de 1 milliard de dollars.

Si, dans le volet du LSP, des efforts considérables ont été consentis par les entrepreneurs locaux, au vu de leurs capacités de réalisation dans les délais, cela a, néanmoins, mis en valeur les retards accusés par les pouvoirs publics dans le domaine de la réalisation des VRD, car il s’avère qu’il s’agit là du facteur à la source des retards dans la réception des logements et leur attribution à leurs acquéreurs. Le wali de Sétif le reconnaît, d’ailleurs, mais ces défaillances ont ouvert toutes les voies aux spéculations des promoteurs. C’est ainsi que les nouveaux bénéficiaires de logements sociaux participatifs, ceux bénéficiant de l’apport de l’Etat par le biais de la CNL et de la contribution de la CNEP, ont été soumis au diktat des entrepreneurs. Ce qui a mis au grand jour l’émergence de transactions occultes en dehors des contrats établis au préalable, signalées par les citoyens, ce qui a ouvert le champ à des mesures de discrimination et d’arbitraire imposées par l’entrepreneur. Si, dans certains cas, les appartements sont négociés en payement cash avec le maître d’œuvre , la classe des nécessiteux a parfois du mal à s’inscrire sur les programmes de construction. De plus, des rallonges financières allant de 100 000 à 200 000 DA sont exigées des acquéreurs en violation des contrats établis au préalable. A ce sujet, le wali de Sétif considère que ces dépassements ne sont guère du ressort de l’administration qui est censée « réguler, accompagner et aider le programme » de construction présidentiel LSP et « rien de plus ».
Le phénomène spéculatif ne date pas d’hier et les autorités en sont conscientes mais elles avouent, enfin, qu’elles ne sont pas concernées par l’action de lutte contre l’informel dans le domaine de l’immobilier. Mais le citoyen, qui considère qu’il s’agit de cas de violation de ses libertés, devrait, en fin de compte, intenter des actions en justice afin de déterminer les responsabilités de la spéculation, si l’on tient compte de la position de la wilaya. Dans ce cas de figure, c’est toute l’opération de l’urgence, engagée en direction des couches moyennes, par le programme de logement LSP qui perdrait de son essence et de son privilège.

En outre, pour le cas des logements FNPOS de Sétif, qui tardent aussi à être livrés, malgré que 200 unités soient prêtes, depuis plus de 2 années parmi les 66 logements inscrits, la wilaya se déclare non concernée par le dossier géré par l’UGTA. Là aussi, si les responsabilités ne sont pas déterminées, la solution du recours à la justice risque de s’éterniser au détriment de l’attente du citoyen.


A. Benyelles, La Tribune

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