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Rush des émigrés sur la ville de Aïn El Fouara : Ça grouille à Sétif

mardi 19 août 2008, , article écrit par Nabil Lalmi, El Watan et publié par La rédaction


epuis le début de la saison chaude, la capitale des Hauts-Plateaux connaît une affluence considérable de visiteurs. De toutes les villes d’Algérie et même d’Europe, à en juger par les plaques d’immatriculation, les gens sont venus passer leurs vacances à l’intérieur du pays.

Ils viennent, fuyant la chaleur du Sud, la surpopulation des grandes villes et surtout par nostalgie pour le bon vieux Sétif d’antan. Beaucoup sont à la recherche de souvenirs d’enfance, d’autres sont là pour montrer leur réussite. Bref, Sétif est, ces jours-ci, surpeuplée. Il y a foule partout : dans la rue, les cafés, les restaurants, les hôtels affichent complet ; des vides sanitaires sont loués à prix fort aux gens du Sud et même les habitations désertes le long de l’année de certains quartiers « résidentiels » se réveillent et s’animent.

C’est l’occasion de s’offrir un mariage, une circoncision à l’odeur du bled pour les émigrés qui ont débarqué en force cette année. « Cela fait des années que je ne suis pas rentrée au pays, nous dira Zoubida qui débarque de Paris. Cette année, toute la famille est descendue passer ses vacances à Sétif et chacun y trouve chaussure à son pied. C’est la première fois que je passe plus d’une semaine dans la villa que je possède à Dallas. Les années passées, mon frère y habitait et s’en occupait. » Smaïl qui, lui, vient de Biskra, nous explique : « Chaque année, dès le début de l’été, nous quittons la chaleur de Biskra et nous venons nous installer à Sétif pour deux mois. Nous avons une maison à Sétif et ceux qui n’en possèdent pas louent à des prix prohibitifs et les prix sont de plus en plus chauds. Même si le climat et les mentalités à Sétif ont beaucoup changé, la proximité de la mer est une bonne consolation. » L’antique Sitifis devient le temps d’un été une mégalopole. Le nombre de véhicules est considérable. La circulation automobile y devient impossible, surtout depuis que les feux tricolores ne marchent plus et que les policiers se cachent à l’ombre. Rien n’arrête ces automobilistes pressés et surtout carrément irresponsables qui n’ont aucun respect ni pour le code de la route ni même pour l’uniforme bleu. Les marchés et souks populaires sont pris d’assaut dès les premières heures de la journée. Les rues de la ville ne désemplissent pas jusqu’à une heure avancée de la nuit et ça change de Sétif qui fermait et se vidait dès la tombée de la nuit.

Aïn El Fouara et le parc d’attractions attirent des cohortes de visiteurs. Il devient quasiment impossible de se désaltérer à la fontaine ou encore de trouver où poser son pied au parc, malgré l’image peu reluisante et peu glorieuse qu’il donne. Il faut signaler que depuis des lustres, l’espace connaît la même misère et le même état d’abandon. Si les fast-foods et les manèges y poussent comme des champignons, le gazon, lui, n’ y a aucun droit de cité. Au pied de la muraille romaine campe une drôle d’armée, celle des marchands de vêtements, installés à titre provisoire il y a quelques années, qui occupent le matin une place au souk Abacha et le soir à la citadelle. Pas un centimètre n’est laissé au passant ni au promeneur de ce côté-ci. Les bancs en pierre ont été détruits, les débris datant de l’époque romaine jonchent les lieux. Aucune initiative d’investissement n’est prise, ni par l’APC ni par les exploitants actuels pour donner une meilleure image de ce lieu, surtout que dans son état actuel, il ne désemplit pas.


Nabil Lalmi, El Watan

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