SETIF.INFO

Accueil > Setif.info (1999-2021) > Culture

Ils ont disparu il y a quelques années : Aba et Belamri, d’illustres oubliés

dimanche 21 septembre 2008, , article écrit par Kamel Beniaiche, El Watan et publié par La rédaction


a remémoration n’est toujours pas une culture à Sétif où l’on continue encore à mettre une croix sur la célébration de la mémoire d’un fils ayant pourtant hissé haut l’étendard de la région et du pays hors des frontières nationales.

Ainsi, le douzième anniversaire de la mort de Noureddine Aba, parti le 19 septembre 1996 n’a pas été célébré, par les gestionnaires de l’acte culturel, adeptes du tam-tam. Les mémoires courtes n’ont une nouvelle fois pas jugé utile de faire une rétrospective sur la vie et l’oeuvre de cet écrivain, poète, conteur et dramaturge de renommée internationale. Né le 16 novembre 1921 Sétif, il fait ses études primaires et secondaires au lycée Mohamed Kerouani (ex-Albertini) en même temps que Kateb Yacine, dont il fut l’un des compagnons jusqu’au décès de l’auteur de Nedjma. A sa sortie du lycée, le baccalauréat en poche, il rejoint la faculté d’Alger où il obtient une licence en droit qu’il abandonne un an après pour le journalisme dont il fera son métier.

Il assistera en tant que tel au procès de Nuremberg de 1945 où furent jugés des nazis. Cette expérience l’a sans nul doute inspiré à écrire Le dernier jour d’un Nazi. L’auteur de plus de 20 oeuvres littéraires et d’innombrables écrits, était membre de l’Académie des sciences d’outre-mer, du Haut conseil de la francophonie et de l’Académie universelle des cultures. Aba, qui a servi la révolution, a par de nombreux travaux épousé la cause palestinienne. L’auteur de C’était hier Sabra et Chatila, et autres L’aube à Jérusalem, a obtenu diverses distinctions et prix, décernés par des institutions internationales de référence.

N’étant pas prophète en son pays, Aba, qui ne demande rien à titre posthume, interpelle à travers cet écrit, les consciences pour que ces oeuvres soient connues par ces concitoyens Le moins qu’on puisse rendre à sa mémoire, c’est de baptiser une faculté, un auditorium, un lycée, au nom de cette sommité. Ce constat est valable pour le défunt Rabah Belamri ayant tiré sa révérence ce même mois fatidique, soit le 26 septembre 1995. L’enfant de Bougaâ, où il est naît le 11 octobre 1946, fait aussi l’objet de « l’oubli ». Ce conteur émérite a beaucoup écrit sur la femme, les enfants, la culture populaire. Les oeuvres de cet écrivain sont méconnues, d’autant que les manuels scolaires n’en font aucune référence.

Auteur de L’olivier boit son ombre, Contes de l’Est algérien, L’oiseau du grenadier, L’âne de Djeha, Le soleil sous le tamis, Regard blessé et bien d’autres ebncore, Rabah Belamri doit à l’instar de Aba, Benzine, Hacène Belkhired, Said Zallagui, et d’autres intellectuels, faire l’objet de colloques, séminaires, ou au moins une cérémonie de recueillement sur la tombe de ces morts-vivants, dont les écrits , suscitent encore et toujours la curiosité d’étudiants et d’ hommes de lettres d’outre-mer…


Kamel Beniaiche, El Watan

Dans la même rubrique