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Marché de Dubaï : Destination privilégiée des enfants vendeurs

mercredi 24 décembre 2008, , article écrit par M. Ben Mohamed, El Watan et publié par La rédaction


n phénomène, déjà connu, reprend de l’ampleur à l’avenue Dubaï, El Eulma. Les allées du fameux souk sont investies par nombre de jeunes vendeurs et de « tireurs » de charrettes, plus communément appelés « hamaline », ou portefaix.

Lors d’une visite, la semaine écoulée, au bazar de Dubaï, devenu la Mecque des commerçants des quatre coins du pays, notre attention a été attirée par cette multitude d’enfants, qui, selon certains, seraient, pour la majorité, venus des villages démunis, voisins. Ils pratiquent le marché informel sur les places publiques et autres trottoirs. Les marchandises y sont étalées dans l’anarchie, et pis encore, il y est écoulé tous les produits, légaux ou non, touchant même à ceux prohibés, comme les pétards et les feux d’artifice. Les ustensiles côtoient le tabac, la confiserie, les chaussures, les vêtements, les jouets, et autres produits saisonniers, sur chaque cm2 de libre au niveau des voies principales, empêchant le piéton de se frayer un chemin, (les automobilistes ont aussi, il faut dire, une part de responsabilité dans cette situation).

Le « négoce » se poursuit tout au long du jour avec brio, et en toute saison, généré par les conditions sociales impitoyables, la déperdition scolaire, le gain rapide et facile, et également l’exploitation de ces enfants par certains gros pontes de l’import. Ces enfants s’adonnent à cette activité, bercés par l’illusion de gagner leur vie, comme les grands, et sortir ainsi de la misère. Abderrahmane, un gamin de 13 ans est un exemple de ce genre de « commerçants » innocents. Son objectif n’est pas différent de celui de ses compagnons. Il a trouvé dans la vente de CD, de tous genres, une source de revenus dépassant de loin le salaire mensuel d’un professeur de lycée ou d’un cadre d’entreprise publique. Issu d’une localité d’El Eulma, Abderrahmane a quitté l’école très tôt. « Dubaï » est à présent son foyer.

Ce lieu représente toute sa fortune, toute sa puissance. Des garçons comme lui sont légion, et chacun a son truc. Les plus nombreux sont ces enfants qui poussent des charrettes chargées de marchandises, plus lourdes que leur corps frêle, à travers les rues de la ville, ne demandant qu’un prix dérisoire pour leur prestation.


M. Ben Mohamed, El Watan

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