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M. Jean-François HEUGAS, Directeur Général de la Chambre Française de Commerce et d’Industrie en Algérie (CFCIA).

« Les investisseurs français ne sont pas des prédateurs… »

mercredi 29 avril 2009, , article écrit par Khalil Hedna et publié par La rédaction


n marge de la visite de M. Xavier DRIENCOURT, Ambassadeur de France en Algérie à Sétif, nous avons rencontré le Directeur Général de la Chambre Française de Commerce et d’Industrie en Algérie (CFCIA), M. Jean-François HEUGAS, qui a bien voulu répondre à nos questions.

 A quoi consiste cette mission itinérante d’entreprises françaises à Sétif ?

L’objectif de cette journée est de rencontrer des entreprises algériennes qui vont pouvoir faire des accords de divers partenariats avec des entreprises françaises et bien entendu la chambre de commerce et de l’industrie en Algérie que je conduis. Cela entre également dans la diplomatie d’accompagner les entreprises françaises non seulement à Alger mais aussi à travers toute l’Algérie. Cette opération est soutenue par le Ministère français délégué au Commerce Extérieur. Sont aussi partenaires la Mission économique de France à Alger et la Fédération des Industries Mécaniques.

Sétif représente la première étape pour ces rencontres itinérantes qui se poursuivront vers Constantine puis Annaba, et la présence ici, de M.. Xavier DRIENCOURT, Ambassadeur de France en Algérie, qui a voulu nous accompagner à Sétif démontre que cette wilaya occupe une place majeure pour notre mission en Algérie.

 Peut-on savoir les raisons qui vous ont conduit à choisir Sétif pour cette rencontre ?

Ayant choisi Sétif pour entamer cette mission, n’a pas été fortuit, car elle représente un véritable pôle industriel et se situe comme un carrefour économique important de toute la région de l’Est. A partir du moment où il ya beaucoup d’habitants concentrés dans cette wilaya cela présente d’énormes possibilités d’investissement pour notre délégation.
Nous considérons que la coopération entre les entreprises françaises et celles de Sétif, est un maillon important du partenariat bilatéral franco-algérien, et les investisseurs français savent bien que Sétif représente un pôle d’activités important et un grand dynamisme économique.

 Pourquoi Sétif ?

Parceque il y a dans cette ville une rencontre d’une bonne qualité de nature, le climat est favorable, en sens propre et au sens figuré pour développer des affaires et développer l’économie. Je dirais également que Sétif est en phase de devenir le premier Kl ester en Algérie, à savoir une région dans laquelle sont concentrées des activités économiques modèles. Ajouter à cela, les liens qui existent entre Sétif et la ville de Lyon en particulier, où il y a une forte communauté algérienne composée en majorité de Sétifiens. Ce sont des facteurs favorables qui nous permettent de positiver ce genre de partenariat.

 Ne pensez-vous pas que cette initiative est venue un peu trop tard ?

Les français viennent régulièrement en Algérie, mais il faudrait aussi qu’ils s’adaptent à un environnement d’affaires qui n’est pas toujours facile. On déplore souvent des changements de lois des modifications des conditions d’investissements soit l’insécurité juridique, chose qui ne rassure pas les investisseurs étrangers. Car l’Algérie est un pays très prisé par les entreprises françaises et c’est beaucoup plus facile pour eux de travailler en Algérie que d’aller à Pékin, à cause des proximités de la langue, de la distance, et de l’histoire. Le deuxième obstacle demeure également celui du manque de compétence de la ressource humaine locale dans certains secteurs, dû essentiellement au manque de formation spécialisée, à titre d’exemple, depuis 2005 l’investissement des entreprises françaises a été multiplié par quatre en matière de formation des collaborateurs algériens. Voila quelques facteurs qui ont fait que certaines entreprises ont hésité à investir en Algérie.

 Revenons à cette mission itinérante d’entreprises françaises, peut-on avoir plus de détails sur le programme mis en œuvre ?

Pour cette journée à Sétif, dix entreprises françaises (I.C.S.E., SCHLUTER –SYSTEMS, T.F.L, MERAC SARL, ASTRIANE, SNEM, STI France, CMA CGM, COFACE, SOGETRAP), sont venues des différentes régions de la France pour présenter leur expertise et leur technologie aux acteurs locaux et rencontrer des décideurs institutionnels et privés. On a pu assister à des rencontres organisées avec les Chambres de Commerce et d’Industrie de Sétif sous formes de WORK SHOP et de programmes de rendez-vous, tenues entre les investisseurs des deux côtés. Je dois dire que, l’implication du wali de Sétif, du président et du directeur de la chambre de commerce locale, nous a encouragé à envisager de revenir au moins une fois par an. Et si l’occasion se présente pourquoi ne pas organiser un salon spécialisé ou une foire à laquelle raccroche un pavillon français.

 Justement pour cette journée à Sétif, y a-t-il un secteur prédominant dans les discussions entre les investisseurs des deux pays ?

A ce stade c’est plutôt diversifié, et la tendance qui se dégage pour cette rencontre c’est plutôt la mécanique et la maintenance industrielle en tenant compte des capacités et des compétences locales. D’ailleurs la présence dans cette salle de quatre entreprises françaises qui sont dans la fabrication mécanique, les automatismes industrielle, l’usinage des pièces mécaniques et la construction métallique représentent la prédominance de ce secteur dans l’investissement souhaité.
Je cite également l’organisme français Coface, spécialiste dans la notation des entreprises françaises et qui invite également les entreprises algériennes à se laisser noter pour acquérir une crédibilité internationale. le secteur du bâtiment et travaux public et puis il ya la STI France qui propose aux investisseurs algériens l’achat des lignes de production d’occasion, parfaitement rénovées et garanties provenant souvent des entreprises ayant malheureusement déclaré faillite en France . STI France assure également la formation technique de l’industriel algérien à ce genre d’équipement.

 Quelles sont vos attentes à cet effet ?

Nous œuvrons pour remplir pleinement notre mission qui consiste à développer le maximum de rencontres entre les entreprises algériennes et leurs homologues françaises et biensur convaincre les industriels algériens à établir des accords de partenariat avec les investisseurs français. A nous d’expliquer aussi que les investisseurs français ne sont pas des prédateurs, car ils sont ici pour faire du gagnant-gagnant. Il n’est pas question de vouloir refiler de la mauvaise camelote ou vendre des équipements sans leur apprendre à fabriquer de produits. Les entreprises françaises implantées en Algérie réinvestissent 80% de leur bénéfice en Algérie, cela démontre qu’ils sont là pour aider les entreprises algériennes à se développer.

Propos recueillis par Khalil Hedna


Khalil Hedna

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