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Ouyahia précise la position du gouvernement sur diverses questions nationales et internationales

lundi 30 mai 2011, , article écrit par APS et publié par La rédaction


Le Premier ministre, M. Ahmed Ouyahia a présenté, dimanche à Alger, la position du Gouvernement à l’égard de plusieurs questions nationales et internationales, à leur tête les réformes politiques et économiques et les mesures relatives au front social outre la situation en Libye et ses répercussions sur la région.

Les réformes sont engagées sur la base de décisions souveraines

Lors d’une conférence de presse, organisée au lendemain de la tenue de la tripartite économique (Gouvernement-syndicat-patronat), M. Ouyahia a rappelé les réformes décidées par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, soulignant que ces réformes avaient été engagées sur la base de décisions souveraines et "non, parce que l’Algérie passait par une période de crise".

Le président de la République a décidé d"’impulser" les réformes politiques qui "ne sont pas le résultat des évènements de janvier dernier" et est déterminé à "aller de l’avant dans ces réformes et à mener à terme son mandat présidentiel", a indiqué M. Ouyahia. Il a également précisé que la situation en Algérie "est différente de celle qui prévaut dans les pays qui connaissent une vague de protestations", rappelant que le peuple algérien a payé "un lourd tribut suite à l’anarchie et aux troubles".

Il a évoqué à cette occasion les protestations ayant marqué la scène sociale et dues principalement, a-t-il soutenu, aux problèmes de logement et de chômage auxquels s’ajoutent "les conflits d’intérêts des lobbies de l’économie factice qui luttent pour leurs intérêts au détriment de ceux de l’économie nationale".

La wilaya d’Alger a enregistré à elle seule 120.000 demandes de logements sociaux et des milliers de demandes d’emploi déposés par les jeunes, a-t-il ajouté.

L’Algérie a franchi d’importants pas sur la voie du processus démocratique

L’Etat est parvenu à "gérer" la situation en jouant les cartes politique, économique et sociale, ce qui l’a "grandement aidé à franchir cette étape", a encore affirmé M. Ouyahia.

Il a rappelé à cet effet que l’Algérie qui a franchi d’importants pas sur la voie du processus démocratique, compte 40 partis politiques, 80 quotidiens et 60 syndicats. M. Ouyahia a également passé en revue le bilan des quatre premiers mois de l’année 2011 concernant la prise en charge des jeunes chômeurs.

Au volet social, le Premier ministre a rappelé que le gouvernement "a toujours manifesté sa disposition à débattre des différentes revendications, salariales et autres" soulignant toutefois que "certaines revendications sont rédhibitoires et ne peuvent être débattues".

Il a cité dans ce contexte, la grève des médecins résidents indiquant que la revendication liée à l’amélioration des conditions de travail et de logement pendant le service civil "est raisonnable".

"Quand vous dites non au service civil, vous ne dites pas non au gouvernement mais à notre peuple", a-t-il dit à l’adresse des médecins résidents.

L’opposition appelée à contribuer "avec force et efficacement" au succès des réformes

S’exprimant que les consultations autour de plusieurs chantiers de réformes, M. Ouyahia a appelé les partis de l’opposition à contribuer "avec force et efficacement" au succès des réformes annoncées et au Gouvernement de "s’engager à mettre à exécution toutes les décisions qui seront annoncées à propos de ces réformes". Par ailleurs, le Premier ministre a indiqué que le gouvernement allait soumettre une loi organique sur une représentativité féminine de 30% dans les assemblées élues.

A une question sur les propositions de certains participants aux consultations en cours, quant au fait d’associer l’armée à l’entreprise de protection de la Constitution, M. Ouyahia a appelé les politiques à assumer leurs responsabilités en la matière ajoutant que l’Armée nationale populaire (ANP) "a consenti d’importants sacrifices et elle assume aujourd’hui son rôle en matière d’instauration de la sécurité aux quatre coins du pays".

M. Ahmed Ouyahia a par ailleurs démenti formellement l’existence d’une quelconque initiative d’amnistie générale en faveur de détenus de l’ex-FIS dissous, impliqués dans des affaires de terrorisme rappelant que "l’Etat algérien avait déjà tendu la main à tous ceux qui s’étaient égarés du droit chemin" et qu’il continuait de le faire. Il a indiqué que le chiffre avancé de 4.000 détenus ne reflètait pas la réalité, et a assuré que le chiffre réel était très inférieur et représenterait moins de 10% de ce prétendu total.

Concernant le phénomène d’enlèvements de citoyens en Kabylie, le premier ministre a salué la solidarité dans la région rappelant que "L’Etat accomplit son devoir mais a besoin de la solidarité des citoyens".

Il a également salué le retour des éléments de la gendarmerie nationale dans la région de Kabylie pour préserver la paix et la sécurité à l’instar des autres régions du pays estimant que cette coopération "permettra l’élimination du terrorisme dans la région en moins de 6 mois".

La coopération entre les pays du Sahel est "effective et sans ambages"

Au plan africain, précisemment à propos de la coopération entre les pays du Sahel en matière de lutte antiterroriste, M. Ouyahia a affirmé que la coopération militaire (entre ces pays) était "effective et sans ambages" soulignant qu’ils avaient "un intérêt commun et tout ce qui touche cette ceinture touche tous les pays de la région".

Dans le même sillage, le premier ministre a évoqué "la circulation des armes libyennes en région sahélo-saharienne et leur acheminement vers des groupes terroristes", insistant sur le fait que "les stocks d’armes libyennes échappaient à tout contrôle".

M. Ouyahia s’est d’ailleurs interrogé si ce qu’il a considéré comme une reprise des actes terroristes qui ont fait, ces dernieres semaines, 40 morts dans le nord du pays "n’etait pas liée à ce chaos en Libye".

Libye : la position de l’Algérie s’en tient aux décisions du conseil de sécurité et à l’UA

Concernant la position de l’Algérie à l’égard de la situation en Libye, il a affirmé que "Notre position est claire, elle est basée sur des principes bien connus.Nous nous en tenons aux décisions du conseil de sécurité et à la position de l’UA qui appelle à l’arrêt des combats et à une solution politique du conflit".

Il a ajouté que l’Algérie "reconnaît des Etats et non des régimes et cela a été constaté avec ce qui s’est passé en Tunisie et en Egypte et les très bonnes relations que nous entretenons avec les nouveaux gouvernements de ces deux pays" .

M. Ouyahia a tenu à signaler, à l’occasion, que le gouvernement algérien avait reçu de la part d’opérateurs libyens des demandes d’achat de produits alimentaires et de médicaments et que la réponse avait été "positive" mais sous conditions.

Il a précise que l’Algérie avait "soumis ce dossier au comité de sanctions de l’ONU pour vérifier si ces opérateurs se conformaient aux règles et pour empêcher la sortie de notre territoire de produits autres que les produits de première nécessité et les médicaments".

Le premier ministre a en outre exprimé la disponibilité de l’Algérie à accueillir des observateurs onusiens sur le point de passage de Debdeb à la frontière algéro-libyenne si l’ONU désirait contrôler cette opération.

La réouverture des frontières terrestres entre l’Algérie et le Maroc n’est "pas à l’ordre du jour"

S’agissant de la réouverture des frontières terrestres entre l’Algérie et le Maroc, M. Ouyahia a affirmé qu’elle n’était "pas à l’ordre du jour", se contentant de dire que "cela arrivera un jour ou l’autre".

M. Ouyahia a fait remarquer qu’en dépit de frontières fermées, le volume des échanges commerciaux officiels avec le Maroc se classait "en première position" au niveau africain.

La réouverture de ces frontières, a-t-il souligné, "n’est pas conditionnée par la question du Sahara occidental" ajoutant "nous avons besoin d’un climat empreint de bonne foi et de confiance mutuelle entre voisins (...) mais les dernières déclarations officielles marocaines accusant l’Algérie de financer des mercenaires africains en Libye, n’encouragent malheureusement pas cette tendance".


APS

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