Université de Sétif

L’université Ferhat-Abbas de Sétif avec ses nouvelles réalisations pédagogiques compte, aujourd’hui, près de 50 000 étudiants, l’équivalent d’une moyenne agglomération du territoire national. Un véritable pôle universitaire à la dimension de la deuxième wilaya du pays. Nonobstant les problèmes d’ordre pédagogique, d’hébergement, de restauration et de transport, auxquels est confrontée la communauté universitaire, il n’est pas inopportun de débattre du cadre de vie de ce lieu pas comme les autres. Université, par définition “établissement public d’enseignement supérieur, constitué par l’ensemble des facultés établies”. À propos de facultés, c’est dans ce lieu sacralisé par le savoir que les facultés intellectuelles doivent se développer. Les journaux, magazines et autres revues, outils de communication (nous omettrons de citer les cybercafés), qui garnissent les étals de nombreux kiosques et librairies de la ville, brillent par leur absence dans l’enceinte universitaire. Les responsables n’ont jamais songé à exaucer le vœu de nombreux enseignants et étudiants d’être simplement à jour avec l’actualité, en achetant leur quotidien... Ce qui n’exige pas de moyens important. C’est vraiment le comble de l’ineptie que de ne pas trouver à lire dans un campus de cette dimension. Et pourtant, on reproche aux étudiants : “Vous ne pas lisez pas... même le journal.”
Par contre, les fast-foods et vendeurs de sandwiches cernent toute l’enceinte et leurs activités sont florissantes. Il est regrettable que la nourriture du ventre rapporte mieux que celle de l’esprit. Idem pour les taxiphones, il n’en existe pas un seul. A l’université, on ne communique pas, mais on persiste urbi et orbi à cultiver l’absurde.

Farid Benabid, Source : Liberté