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Les cours du pétrole à de nouveaux plus bas depuis plus de quatre ans

jeudi 27 novembre 2014, par La rédaction


Les pays de l’Opep ont décidé jeudi à Vienne de maintenir leur plafond de production de pétrole, malgré la surabondance de l’offre d’or noir, faisant aussitôt plonger les cours du brut à de nouveaux plus bas depuis 2010.

« Nous avons débattu et à la fin nous avons décidé de maintenir les 30 millions comme niveau (de production) pour les six prochains mois, a annoncé lors d’une conférence de presse le secrétaire général de l’organisation, Abdallah El-Badri.

La nouvelle a aussitôt fait plonger les cours du pétrole à de nouveaux plus bas depuis plus de quatre ans, le Brent à Londres ayant chuté dans la foulée jusqu’à 73,80 dollars le baril, son plus faible niveau depuis le 26 août 2010, le WTI américain étant lui tombé jusqu’à 70,14 dollars le baril, son minimum depuis le 7 juin 2010.

Le cours du rouble a quant à lui dévissé, la valeur de la devise russe étant très dépendante des prix de l’or noir, tout comme les actions des compagnies pétrolières européennes, qui perdaient 2 à 4% en fin d’échanges européens.

L’Opep a pris une « bonne décision », a indiqué en sortant de la réunion viennoise le puissant ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Nouaïmi, dont le pays était opposé à une réduction de la production du cartel.

 Le Vénézuela bredouille -

A l’inverse, le ministre vénézuéien des Affaires étrangères, Rafael Ramirez, qui militait pour une importante réduction, a quitté la réunion le visage fermé, en refusant de répondre à la presse.

Alors que les prix du pétrole brut ont chuté de plus de 30% depuis juin, en raison d’une offre surabondante et d’une demande affaiblie, les pays de l’Opep devaient trancher entre une réduction de leur niveau de production (qui représente près du tiers de l’offre pétrolière mondiale), inchangé depuis trois ans, ou un maintien éventuellement assorti d’un engagement à mieux respecter ce niveau.

Mais les déclarations des différentes délégations n’avaient montré aucun consensus en faveur d’une réduction de ce plafond.

« Je pense que le marché va se stabiliser », et « nous recherchons une stabilisation du marché à long terme, et non des mesures de court terme », avait ainsi plaidé le ministre du Pétrole des Emirats arabes unis, Suhail al-Mazrouei.

« Le surapprovisionnement du marché ne vient pas seulement de l’Opep, et même si l’Opep réduisait un peu sa production, cela ne résorberait pas la surcapacité du marché », avait renchéri le ministre du pétrole koweïtien, Ali al-Omair.

 Discussions avec la Russie -

Une baisse du plafond (principal outil de l’Opep pour réguler l’offre pétrolière mondiale) aurait pu aider à réduire le surplus d’approvisionnement sur le marché pétrolier, actuellement en surcapacité du fait du bond de la production pétrolière américaine (avec l’extraction du pétrole de schiste, notamment), couplé au ralentissement économique en Europe et en Chine, qui freine la consommation d’or noir.

Mais l’abaisser aurait eu l’inconvénient pour le cartel de faire perdre des parts de marché à ses membres au profit d’autres Etats producteurs, à moins que ceux-ci ne procèdent à des baisses similaires de leur propre production.

La Russie avait toutefois lancé un signal en ce sens, en annonçant mardi une baisse symbolique (25.000 barils par jour seulement) de la production de Rosneft, sa compagnie pétrolière publique, après une réunion inédite entre quelques pays de l’Opep et non Opep.
AFP

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