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Chute des prix du pétrole : le baril sous la barre des 50 dollars

lundi 5 janvier 2015, par La rédaction


Le pétrole a entamé la nouvelle année 2015 sur une nouvelle chute après avoir vu son prix divisé par deux depuis son pic du mois de juin en 2014. Ainsi, l’or noir est passé de 115 dollars à 50 dollars. Le baril de pétrole brut léger est descendu ce lundi à 49,95 dollars à New York, avant de remonter autour de 50,20 dollars quelques instants après, sous l’effet d’une production élevée en Irak et en Russie et des inquiétudes sur l’excès d’offre.

Cette situation hante sans doute les Algériens en raison de la psychose de l’année 1988. Les hydrocarbures assurent 95 % des rentrées en devises d’Alger. La fiscalité pétrolière supporte 60 % du budget de l’État. Depuis des années, le pays table son budget sur la base de 37 dollars le prix du baril. Un jackpot confortable quand le baril dépasse les 100 dollars, le surplus allant à un fonds de régulation des recettes chargé de financer le déficit budgétaire et les programmes de développement. Avec le retournement de la tendance, le fonds de régulation a diminué, passant de 70 milliards de dollars en 2013 à moins de 55 milliards aujourd’hui.

Pour d’autres, cette baisse du prix ne sera pas ressentie en Algérie comme en 1988 lorsque les caisses était vides, contrairement à aujourd’hui où l’Algérie dispose de réserves financières, tout en faisant remarquer que les mesures d’austérité ne concerne pas uniquement l’Algérie, mais bien d’autres pays dont européens.

Selon des économistes, une baisse de demande mondiale de pétrole est prévue dans les mois à venir. La Chine a confirmé le ralentissement de sa croissance et que l’Europe ne parvenait pas à sortir de son marasme. D’autant plus, les réserves pétroliers des Etats-Unis se sont hissés pour s’établir à la mi-décembre à environ 13% au-dessus de leur niveau moyen sur les 5 dernières années.

Quant à l’offre de pétrole, elle est restée élevée en 2014, d’autant que les Etats-Unis ont continué d’augmenter leur production de pétrole et de gaz de schiste, dont leurs sols regorgent, au grand dam des pays exportateurs de l’OPEP. Ces derniers, menés par l’Arabie saoudite, voient d’un mauvais œil cette nouvelle concurrence, qui menace leur part du marché mondial, qui s’est déjà érodée en une décennie de 40% à environ 33%. Dans ces conditions, on comprend mieux la décision de l’OPEP, le 27 novembre dernier, de ne pas réduire ses quotas de production fixés à 30 millions de barils par jour, quitte à engager une véritable guerre des prix pour le maintien de ses parts de marché. Le ministre saoudien du pétrole allant même jusqu’à estimer que son pays refuserait de tailler dans sa production, si les prix tombaient jusqu’à 20$ !

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