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Embellissement de la ville ou gabegie ?

samedi 23 avril 2016, par Hamoud ZITOUNI


Après la réfection des feux de carrefours et des revêtements en verre énergivore des bâtiments publics, c’est le tour de la pose de pavés en sable compressé sur les bords de la RN5 (évitement par le sud de la ville) sans que l’on sache l’utilité de trottoirs en rase campagne.

Lancés en début de l’année 2015, les travaux de pose de caméras de surveillance ont éventré durant plusieurs mois les principales artères de la ville sans que cette opération ne s’achève à ce jour. Le réseau de télésurveillance bien utile à la sécurité de la ville qui doit coûter sans doute plusieurs dizaines de milliards ne semble toujours pas opérationnel.

Pendant ce temps, sur le boulevard Bendaikha, on arrache les gros bouquets de lauriers roses aux jolies et odorantes fleurs qui se sont bien adaptés aux rigueurs du climat sétifien pour les remplacer par des palmiers. Après la mise en terre d’une espèce exotique, on se rabat même maintenant sur le palmier bien de chez nous. Tant mieux.

Sur le boulevard des Tours on a dépensé beaucoup d’argent public pour l’embellir et voila que patatras ! On rase tout pour faire passer la double voie du tramway. Pourtant l’étude du tracé de la voie de ce nouveau mode de transport devait être connue depuis bien longtemps. Par respect aux citoyens de la ville et au nom de la règle d’usage dite de « l’enquête commodo-incommodo », ce tracé aurait dû être porté à la connaissance du large public avec recueil des avis des habitants de la ville sur un registre ad’hoc. Cela aurait pu éviter par exemple aux décideurs de faire passer la double voie par Ain El Fouara très fréquentée par des centaines de visiteurs durant les beaux jours. Et l’alternative existe : l’ancien périphérique dit Boulevard Cheikh Laifa ou encore la rue de frères Abacha en direction de la cité des 1000 lgts puis sortie sur le périphérique vers la gare routière puis Chouf Lekdad en passant par l’ancienne université Ferhat Abbas.

Et voilà le tour des lampadaires ! Il faut rappeler la gabegie générée par le remplacement d’une grande partie des candélabres tout le long de l’avenue du 1er novembre (ex rue de Constantine) opéré intempestivement du temps d’un wali probablement atteint de folie des grandeurs, alors que l’on savait déjà qu’ils seraient déboulonnés plus tard par les travaux de pose des rails du tramway. Combien cela a coûté ce gâchis au Trésor public ?

Depuis, près d’une année, sur les longs boulevards, on arrache systématiquement les anciens candélabres qui nécessitaient tout au plus une maintenance et une couche de peinture et on les remplace dans une précipitation et un amateurisme qui frisent l’absurde et le ridicule. On pose les nouveaux lampadaires au bonheur la chance parfois dans la houppe même des arbres jalonnant les trottoirs. Et, comme si cela ne suffisait pas et comme si on ne savait quoi faire d’un trop gros nombre de candélabres achetés probablement à prix d’or, on les implante dans un charivari ahurissant surs les allées du parc de loisirs en réfection depuis plusieurs années. Le spectacle de ce gaspillage qui ne dit pas son nom est surprenant lorsqu’on sait que la chaussée des artères de plusieurs quartiers et cités de la ville de Sétif est, depuis de nombreuses années, en mauvais état, que des trottoirs restent éventrés après les travaux de voirie, que des édifices d’écoles usés par le temps nécessitent des travaux de remise en état, que les avaloirs restent toujours mal entretenus hormis ceux du centre ville, que les grandes plates formes de la gare routière sont dans un délabrement avancé et une saleté repoussante, etc..

A l’heure de l’austérité, nos édiles municipaux seraient bien inspirés de sortir faire des inspections sur les tous quartiers de la commune pour s’enquérir de visu des besoins et des attentes réels des citoyens pour redorer le blason de cette ville qui fut, il n’ y a pas si longtemps, l’une des villes les plus propres et les plus coquettes d’Algérie.

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