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Journées chirurgico-médicales à Sétif : La nécessité d’un dépistage précoce

samedi 7 avril 2007, , article écrit par Liberté et publié par La rédaction


Alors que la mortalité infantile enregistre, depuis ces dernières années, une baisse significative, soit 29,9 % pour mille naissances, le cancer du sein et du col de l’utérus, des maladies qui touchent les femmes âgées entre 45 et 65 ans, prennent des proportions alarmantes en l’absence d’un dépistage précoce.

En effet, les professionnels de la santé se sont réunis, ce week-end à Sétif et à Mila, afin de débattre des différentes pathologies dites “modernes” qui touchent la femme et l’enfant, ainsi que des différents programmes de prévention à même de réduire le taux de mortalité résultante de ces mêmes pathologies.

Ainsi, une rencontre régionale portant sur la mise à niveau des programmes de la santé mère-enfant, initiée par le ministère de la Santé s’est tenue, ce week-end, à Sétif, réunissant les responsables de la santé des 14 wilayas de l’Est. Les travaux de cette rencontre se sont articulés sur les programmes de prévention dans le domaine de la santé de la mère et de l’enfant, et mettre en place des actions qui permettront d’améliorer les indicateurs de santé à même de réduire la mortalité infantile et maternelle.

Par ailleurs, il a été question du programme élargi de vaccination, dont l’objectif est d’atteindre un taux de couverture de 100%. Selon le représentant du ministère, le docteur Djamel Fourar, sous-directeur de la santé mère-enfant, la couverture est actuellement à 91% en ce qui concerne la rougeole, 99 au BCG et 95% pour le DTTC polio 3. Cependant, ces taux varient d’une région à une autre. “Il y a une disparité entre les régions, les wilayas et les secteurs sanitaires. Notre préoccupation majeure est de mieux gérer ce programme”, nous a affirmé notre interlocuteur qui a signalé que la mortalité infantile a connu une baisse ces dernières années, l’on a enregistré 29,7% pour mille naissances en 2005, tout en insistant que la mortalité néonatale représente presque 75% de la mortalité infantile. L’autre volet concernant la mortalité maternelle n’a pas été omis et a été au centre des débats des 90 participants. Le remède, selon les spécialistes, est d’améliorer la surveillance de la grossesse et des conditions d’accouchement et la prise en charge de tous les problèmes qui gravitent autour de la grossesse.

Le cancer du sein prend de l’ampleur

“En l’absence de programmes de dépistage précoce, le cancer du sein continue à faire des coupes sombres chez la femme en Algérie.” Telle est, en substance, la conclusion d’une étude thématique réalisée par le docteur Brahim Salhi, du CHU de Constantine, lors d’un entretien express en marge du 22e séminaire national tenu à Mila.
Selon l’opérateur de cette étude, le cancer du sein, le plus mortel des cancers de la femme en Algérie, représente près de 25% des cas. Autrement dit, le nombre de cancers du sein enregistré, annuellement, dans notre pays varie entre 5 000 à 7 000 nouveaux cas.

Les femmes âgées entre 45 à 65 ans sont les plus exposées. Aussi, notre interlocuteur soutient que cette déplorable situation est le résultat de l’inexistante de programmes nationaux de dépistage précoce du cancer du sein. De tels programmes auraient pu réduire, souligne le docteur, de 30% le taux de mortalité par le cancer du sein et de 50% le coût de la prise en charge de cette maladie. “Cela est tout à fait contraire aux orientations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui recommande la réalisation de campagne de dépistage de masse une fois tous les trois ans à travers des examens cliniques et de mammographie”. Et de conclure : “Si cette situation perdure, la pathologie risque de prendre des proportions autrement plus graves, d’autant que les diagnostics tardifs pratiqués actuellement ne donnent que de modestes résultats avec des coûts surélevés de surcroît”.

F. Senoussaoui / K. Bouabdellah
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