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Abdelwahab KHENINEF : Un calligraphe en herbe

mardi 21 août 2007, , article écrit par N. Leulmi, El Watan et publié par La rédaction


Abdelwahab Kheninef, artiste graphiste, est né en 1953 à sétif. Il a suivi ses études dans sa ville natale et est actuellement professeur de dessin au CEM Saffidine de Tandja, quartier populaire. Sa passion est la calligraphie, depuis sa prime jeunesse.

A la sortie de l’école coranique, il se faisait gronder par son père qui n’aimait pas le voir griffonner les saintes paroles sur les murs et c’est à partir de là qu’ il s’est épris de l’art qu’il pratique toujours avec amour.

Membre très actif dans le mouvement culturel de la capitale des Hauts-Plateaux, il n’échappe pas aux très nombreuses sollicitations des autorités et de la société civile pour les festivités et autres occasions. La calligraphie et ses différents styles le « naskh », le « thoulth », le « diwani », le « rakaii » et le « farissi » et les techniques n’ont aucun secret pour lui. Il parle avec passion de son apprentissage à l’école coranique, de la préparation de l’encre avec de la laine de brebis brûlée, de la façon de tailler son qalam, ou encore nettoyer son ardoise. Ces techniques ont évolué maintenant, l’encre de Chine, la gouache, la plume et le papier ont pris la place des anciens matériaux. Notre calligraphe a participé et continue de participer à différentes rencontres artistiques en Algérie et à l’étranger. Ses nombreux voyages, hors du pays, lui ont permis de côtoyer des maîtres de la calligraphie en Egypte, en Turquie et en Syrie. L’Organisation mondiale de la promotion du patrimoine islamique, basée en Turquie, l’invite à participer à ses travaux. Parmi ses nombreuses oeuvres, très appréciées des connaisseurs, figure un Coran transcrit intégralement à la main. Cet ouvrage est le fruit de huit années de labeur minutieux et méticuleux, suite au décès tragique de son père. Nombre d’Algériens comme d’étrangers (une association allemande) ont exprimé leur souhait d’acquérir le manuscrit, oeuvre de passion et de patience, pour l’exposer dans un musée ou une vitrine privée. L’auteur, lui, souhaite l’éditer à grande échelle et surtout en Algérie qui importe quantité de Coran de Syrie et d’Arabie Saoudite. Il a sollicité la présidence de la République, le défunt émir du Qatar, mais il est conscient que ce n’est pas une simple affaire. Comme le dit un calligraphe syrien : « Dieu m’a fait honneur en me permettant la transcription du Saint Coran. » La presse et la télévision se sont intéressées à cet artiste à des occasions religieuses, mais l’ont vite remis au placard. En Egypte, le président Moubarak a honoré le calligraphe Haddad, la Turquie, elle, a remercié notre calligraphe pour son oeuvre artistique.

Nabil Lalmi El Watan


N. Leulmi, El Watan

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