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Célébration de l’achoura, Sétif : Communion et spiritualité

samedi 29 août 2020, par Zoghbi F, El Moudjahid


Dans la wilaya de Sétif, sur ces montagnes qui préservent jalousement bien les us et coutumes ou dans la ville qui tente tant bien que mal de sortir de l’oubli forgé par le temps, la fête de l’Achoura continue d’être célébrée dans un climat de foi, de piété, de solidarité et de partage. De Guenzet, dans la zone nord de la wilaya jusqu’au fin fond des contrées montagneuses des Ouled Tebben en passant par le pays de cheikh el Fodhil el Ourtilani ou aux confins de la wilaya de Jijel sur ces hauteurs de Babor, Beni Azziz, jusque sur ces hautes plaines sétifiennes, Achoura continue d’être fêtée avec des prières et des sacrifices pour que l’année soit prospère.

C’est avec cet espoir de voir les effets de cette pandémie s’atténuer que les populations fêtent Achoura, certains sacrifiant un coq, d’autres un veau.
Achoura reste ainsi le moment fort d’une rencontre familiale, réunie autour d’un couscous assaisonné de viande de poulet et de viande d’agneau, d’un Chakhchoukha accompagnée de petit lait ou une Feremsa préparée par ces vieilles qui se replongent dans les secrets de leur jeunesse pour préparer la pâte feuilletée et la faire cuire sur un tadjine en métal qu’elles caressent à chaque « fournée » avec de l’huile pour éviter que la pâte ne colle.

Une œuvre d’art que seules ces femmes savent encore façonner avec amour préparant aussi soigneusement une sauce au Fermess (abricots séchés) pour y introduire un goût de sucré-salé particulièrement apprécié par les adeptes de ce plat royal garni à la viande du mouton de l’Aïd. Des moments sublimes que me contait un jour Hadja Zakia que je n’oublierai pas de sitôt.

Dans le flot de ces merveilleux souvenirs, notre interlocutrice, arborant ses tatouages à la beauté de la femme d’antan parlait avec émotion de ces moments heureux, de ces traditions léguées par nos aïeux, de ces moments pleins de tendresse qui débordent de sa mémoire qui déambule et se fige sur ces moments qui étaient aussi consacrés aux petits enfants. « Nous leur mettions du henné en les berçant au rythme de chansons de notre patrimoine. Pour certains, les parents faisaient coudre une belle gandoura. Cela ne coûtait pas cher, mais c’était plein de symboles. Nous leur lavions aussi le visage en signe de purification en priant Dieu d’exaucer nos vœux, de nous unir davantage et de préserver ces valeurs. »

Achoura, c’est aussi l’occasion pour les plus nantis de venir en aide aux pauvres et de s’acquitter de la Zakat, d’observer le jeûne et faire que de nombreuses manifestations de réjouissance et de spiritualité soient observées.

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