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Belhout (ESS) ou la joie de jouer retrouvée

mardi 14 mars 2006, , article écrit par Le Quotidien d’Oran et publié par Nedj


L’Entente de Sétif, qui a retrouvé son football depuis l’installation du duo Belhout-Cheniti à la barre technique, se trouve désormais en excellente position pour décrocher une place qualificative à une joute internationale.

Au regard des productions besogneuses et poussives des camarades de Bourahli, durant la première partie du championnat, la quatrième place occupée actuellement peut paraître quelque peu inespérée, d’autant qu’à l’entame de la saison, sous l’ère de Zekri, la sérénité et la joie de jouer étaient loin d’être de mise. Le regain de forme observé depuis plusieurs semaines n’est pas, toutefois, sans raviver les regrets des supporters inconditionnels qui estiment, à juste titre, qu’un peu moins de précipitation de la part des dirigeants, en tout début de saison (en particulier au niveau du recrutement), aurait sans doute permis à l’ESS de faire l’économie des sueurs froides infligées à ses fans. L’échec des recrutements spectaculaires opérés l’été dernier est d’ailleurs parfaitement illustré par la libération, lors du « mercato », d’une bonne partie des vedettes (ou supposées telles) qui ont fini par s’avérer aussi coûteuses qu’inopérantes sur le terrain. La raison du fiasco tient beaucoup moins à la qualité des joueurs libérés (des garçons comme El-Hadi Adel ou Amrane possèdent un talent confirmé) qu’à la philosophie qui a présidé à leur enrôlement. Le président du club, Abdelhakim Serrar, avait commencé en effet à mettre en place l’effectif avant même de désigner l’entraîneur, ce qui avait conduit tout naturellement, à défaut de constituer une équipe (au sens premier du terme), à la fabrication d’un joli « patchwork » formé d’individualités. Les choses, par bonheur, ont aujourd’hui changé et il y aurait de la mauvaise volonté à ne pas reconnaître que Rachid Belhout est bel et bien l’artisan du renouveau. L’effectif a été remodelé sans être chamboulé, les compartiments de jeu défaillants ont été judicieusement pourvus (Bennounes et Betouaf) et la joie de jouer est revenue. L’ambiance bon enfant et empreinte de complicité qui entourait l’entraînement de dimanche dernier, au stade du 8 Mai 45, est plus qu’édifiante à ce sujet. « Il ne faut pas que les joueurs se croient arrivés », avertit pourtant Belhout. « C’est vrai que nous vivons, ces derniers jours, des moments de bonheur, c’est vrai aussi que l’ambiance est bonne et que l’équipe joue mieux, mais des insuffisances persistent, nous nous en sommes encore rendus compte jeudi passé à Biskra, même si la victoire était au rendez-vous ». Lucide, professionnel jusqu’au bout des ongles (« je suis autant gentil et cool dans la vie de tous les jours qu’intransigeant avec mes joueurs lorsqu’il s’agit de bosser et de mouiller le maillot »), le coach des « noir et blanc » n’en reste pas moins serein. Le challenge d’une place qualificative à une compétition internationale ne l’effraie pas, même s’il se défend d’en faire un point de fixation. « L’essentiel pour nous est de continuer à faire le maximum pour bien figurer en championnat et, pourquoi pas, aller le plus loin possible en Coupe d’Algérie ».

Nullement incommodé par la pression qui entoure le club, Rachid Belhout n’oublie pas, et voudrait que les supporters le comprennent aussi, que face à son équipe, il y a un adversaire. « Il se peut que nous rencontrions une équipe de valeur, talentueuse et dans un bon jour, auquel cas, la contre-performance est possible et doit nous inciter à nous remettre en cause et à travailler davantage ». Légèrement contrarié par un problème récurrent à des blessures (Maïza, Derradj, Defnoun, Zarabi et Bensaïd garnissent actuellement l’infirmerie), l’entraîneur ententiste ne cache pas la satisfaction que lui procurent les jeunes lancés dans le grand bain, comme Djabou (19 ans) ou Delhoum (20 ans). L’ESS, en abordant avec un tel état d’esprit la dernière ligne droite du championnat, pourrait bien créer la surprise en « s’immisçant » dans le trio de tête. Les Sétifiens, avec Belhout aux commandes, ont en effet glané 14 points sur les 21 possibles, inscrit 14 buts pour 4 encaissés et atteint les quarts de finale en Coupe, ce qui semble plaider pour un finish en fanfare. Si cela n’était pas le cas, personne ne tiendrait rigueur à un coach qui aura réussi à redonner une âme et de l’allant à un « onze » hier encore claudicant.

Adel Mahmane


Le Quotidien d’Oran

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