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Rouaï Amar (El Eulma) a 15 ans, il est déjà titulaire...

Afin que nul n’oublie...

mercredi 29 mars 2006, , article écrit par La Nouvelle République et publié par Nabil Foudi


Né le 9 mars 1932 à Sétif, intergauche, c’est sûrement l’un des meilleurs de sa génération puisqu’à 15 ans, il était déjà titulaire à part entière au sein de la formation du MC El Eulma. C’était un monsieur du football, d’une éducation exemplaire. Le maître de l’anticipation et de la relance constructive. De son poste, il dirigeait le jeu du Mouloudia d’El Eulma. Malgré son jeune âge, Amar avait de la présence et de la personnalité. Très élancé, c’est le joueur qui ne sait pas perdre et qui se défonce durant les quatre vingt-dix minutes de jeu.

Dangereux, balle au pied et infatigable dans le jeu, il était l’homme à tout faire. Rouai Amar était un footballeur tout en finesse et un redoutable buteur. Tous les espoirs lui étaient permis malgré un gabarit peu impressionnant. Excellent triporteur de balles et en fin dribbleur, il décide de se rendre en France où il signe sa première licence professionnelle à Besançon avant d’évoluer à Angers. Il s’intégrera facilement pour devenir un équipier très important dans la formation algérienne du championnat de France. Rouaï Amar a fait partie de l’équipe du Front de libération nationale (FLN), celle que l’on surnomme l’équipe de la liberté. Son passage dans cette équipe ne peut-être oublié étant donné que tout le monde se rappelle qu’il a failli mettre fin à sa carrière professionnelle et au football quand il a eu une intoxication alimentaire à Haïphong (Vietnam).

Rouai Amar ne pouvait pas rester indifférent à l’appel du pays. Il répond positivement pour rejoindre la Tunisie, lieu du regroupement des professionnels algériens. De retour en France à Angers, après l’indépendance de l’Algérie, il n’a pas pu s’adapter et opta pour l’USM Bel-Abbès. Firoud et Khabatou le convoquent malgré son âge avancé, 31 ans, à Alger en 1963 pour affronter l’Egypte. Il a porté le maillot national une seule fois après l’indépendance de l’Algérie.

Firoud et Khabatou le composent dans l’Equipe nationale algérienne, sa dernière sélection. Puis, il passe de l’autre côté de la barrière comme entraîneur à El Eulma, le club de son enfance avec lequel, il disputera une finale de la Coupe d’Algérie avec la catégorie juniors. Rouaï Amar retournera à l’USM Bel-Abbès comme directeur technique, malheureusement pour une courte durée parce qu’il a échoué... Puis, il s’installe sur les bords de la Mekerra pour ensuite entraîner en 1985/1986 la formation du RC Relizane, un club nouvellement promu en Nationale une. Rouaï Amar a connu une carrière exemplaire.

Lorsqu’il était joueur, il avait beaucoup de qualités. Amar savait fatiguer son adversaire quand il travaillait au marquage individuel. Il savait museler son adversaire tout en étant un constructeur de jeu pour ses coéquipiers. Rouai Amar était un pur produit du football eulmi. Il se présente comme un fin technicien, calme dans les interventions, et savait organiser le jeu à partir du milieu du terrain avec des passes précises.

Sur le plan tactique, il est le modèle du jeu sobre, aéré et économique. Son habileté et son aisance technique des deux pieds lui permettaient des techniques qui enthousiasmaient le public. Il se servait de son pied gauche comme du droit avec subtilité. Il a été un meneur de jeu clairvoyant.

L’usage de ses deux pieds et sa clairvoyance sans limite au milieu du terrain ont fait de lui un élément indispensable que ce soit au MCEE, Angers, Besançon qu’à l’USMBA. Jamais un footballeur de sa trempe n’a aussi bien émerveillé le public algérien ou européen. Rouai Amar fait partie intégrante de l’histoire footballistique du football algérien et du football français. C’était un vrai « coq » et un excellent « fennec ». Nous tenons à le remercier pour tout ce qu’il nous a procurés.


La Nouvelle République

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