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Hydraulique : L’interconnexion pour sécuriser l’alimentation en eau

mardi 30 octobre 2007, , article écrit par M. S. Boureni, Le Quotidien d’Oran et publié par La rédaction


Deux grands barrages, ceux de Draa Diss et Mahouane, seront construits respectivement à El-Eulma et Sétif. La construction de ces deux barrages, chacun d’une capacité supérieure à 50 millions de mètres cubes, se fera dans le cadre du grand projet de transfert Hodna-Sétif. Ce projet de transfert est destiné à sécuriser l’alimentation en eau potable des wilayas de Jijel et Sétif à travers l’interconnexion des quatre barrages Erraguène, Tabellout, Draa Diss et Mahouane. Une interconnexion qui permettra ainsi à l’une des régions, en cas d’un déficit en eau, de faire appel à l’autre. Ce genre de projet n’est d’ailleurs pas le seul, puisqu’il est prévu également pour le système de Taksebt (couloir desservant les localités entre Tizi-Ouzou et Alger), le système Mostaganem - Arzew - Oran (MAO), le système Koudiat - Acerdoune. Une telle action s’inscrit en droite ligne de l’élaboration du schéma directeur qui doit accompagner le développement des grandes infrastructures hydrauliques de mobilisation de la ressource ainsi que sa répartition entre les régions. L’Algérie doit aujourd’hui faire face à une situation de rareté de la ressource en eau, à la faveur du bouleversement climatique global et la baisse continue de la pluviométrie dans le pays. Un bouleversement climatique et une baisse de la pluviométrie qui situent désormais l’Algérie dans la catégorie des pays pauvres en ressources hydrauliques.

L’Algérie dispose de 19 milliards de m3/an, dont 37% sont des eaux souterraines à majorité non renouvelables, correspondant à 600 m3/habitant/an. Les projections estiment que ce taux devrait descendre à 500 mètres cubes par habitant en 2020. Le schéma directeur propose, pour faire face à cette situation pour le moins inquiétante, une projection planifiée pour les horizons 2025 et 2040 où la mobilisation des ressources et leur répartition constitue la pierre angulaire. Il est prévu donc en ce sens la mobilisation de la ressource en eau d’ici à 2025, de 6,3 milliards de m3/an, dont 44% provenant des 56 barrages et 56% des aquifères souterrains à 11 milliards m3/an pour les eaux conventionnelles. Ces objectifs reposent, faut-il le souligner, sur la réalisation de divers transferts d’eau. Selon les spécialistes, les projections restent largement du domaine du possible d’autant mieux que le pays dispose d’un indice d’exploitation de l’eau prélevée pour l’ensemble des besoins par rapport au volume annuel moyen des apports naturels de 35% et d’un important degré d’indépendance. Pour la concrétisation de telles ambitions, les pouvoirs publics ont mobilisé pour la période 2006—2025 une enveloppe financière de l’ordre de 7 milliards de dollars.

Le programme visant la mobilisation de la ressource en eau portera, d’ici 2009, le nombre des grandes infrastructures hydrauliques à 69 barrages et 26 grands transferts pour une capacité totale de 7,2 milliards de mètres cubes. Cette capacité devra passer pour l’ensemble des eaux conventionnelles (eaux souterraines comprises) à 11 milliards de m3 en 2025 et 12 milliards en 2040. Actuellement, 13 nouveaux barrages sont en cours de réalisation dans différentes wilayas du pays. Leur achèvement, prévu à l’horizon 2009, portera donc le nombre total à 69 barrages. Sur les 56 barrages existants, 14 ont été réalisés durant les 4 dernières années. L’Algérie est le seul pays à l’avoir fait. Ceci, sachant que la construction la moins chère d’un barrage coûte quand même entre 5 et 6 milliards de dinars. Il existe aujourd’hui 60 possibilités de construction de grands barrages. Malheureusement, toutes les possibilités de construction de grands barrages à l’Ouest sont épuisées.


M. S. Boureni, Le Quotidien d’Oran

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