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L’école des signes fonctionnelle

dimanche 15 juin 2008, , article écrit par Nabil Lalmi, El Watan et publié par La rédaction


Sétif, une école du langage des signes, la 2e en Algérie après celle d’Oum El Bouaghi, a ouvert ses portes. Sous l’égide de l’union des sourds-muets de la wilaya de Sétif, l’établissement a pour responsable un malentendant, Saâdane Zahar, diplômé des écoles françaises en langage des signes.

L’objectif de cette école est de permettre à un maximum de personnes d’apprendre ce langage afin d’avoir accès au monde des malentendants. Les différents services, hôpital, APC, DAS, police… gagneraient à avoir dans leurs effectifs des personnes en mesure de communiquer par les signes, ce qui faciliterait l’intégration de cette frange dans la société.

A cet effet, 145 sujets parlants sont inscrits aux cours dispensés par l’établissement, et sont encadrés par 5 enseignants diplômés, dont la principale préoccupation est de former le maximum d’apprenants. Une section d’étudiants est prise en charge en matinée, alors que l’après-midi est consacré à deux groupes, et ce tout au long de la semaine ; une convention avec une école française permet de jauger l’efficacité des programmes d’enseignement. Les gens formés sur place pourront ainsi réitérer l’initiative dans d’autres communes et wilayas. Il faut signaler qu’une dizaine de wilayas de l’Est, Bordj Bou Arréridj, Bejaïa, Biskra, Constantine (El Khroub), Jijel, Mila, Ouargla, Oum El Bouaghi, Sétif et Skikda bénéficient de l’enseignement de cet établissement, d’autant qu’une convention est née entre ces 10 wilayas pour l’ouverture d’une école régionale du langage des signes.

Dans les petites salles de l’école des signes et des langues de Sétif (ESLS) nous avons rencontré des stagiaires, étudiants à l’université pour la plupart, futurs psychologues et surtout orthophonistes qui suivent la formation avec un grand intérêt. « Nous apprenons le langage des signes, qui peut nous servir dans notre travail en tant qu’orthophonistes ou psychologues avec les malentendants, ça facilite la communication avec eux », explique une jeune étudiante en orthophonie. L’établissement peut s’avérer d’une grande utilité pour toute la société, il ouvre la porte à la communication entre les différentes franges de celle-ci, il permet aux parents, par exemple, de communiquer avec un enfant sourd-muet. Cet outil de communication existerait depuis 1620, et aurait été utilisé en Espagne, avant de s’étendre à la France et à d’autres contrées. Chez nous, ce n’est qu’en 2008 qu’on commence à utiliser ce langage, et le ministère de la Solidarité a prévu de généraliser ce moyen de communication. Mais il n’est jamais trop tard pour bien faire. Par ailleurs, l’espace occupé par l’école sétifienne du langage des signes est trop exigu, et l’établissement aurait besoin d’extension pour le bien de tous, malentendants ou non.


Nabil Lalmi, El Watan

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