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Couler du béton, ça n’a jamais été une technologie

lundi 28 décembre 2009, par La rédaction

’est en substance la réponse que donnent habituellement les Japonais lorsqu’on les interroge de leur absence dans le monde à travers l’existence de grands groupes dans le domaine du bâtiment et des travaux publics. Cette question sans réponse pour l’instant, nous revient à l’esprit en permanence pour savoir pourquoi cette prolifération de la présence de ces groupes ou de ces entreprises étrangères qui ne font pas plus que ce que nous faisions il y a plus de trente ans avec l’ex DNC, SONATIBA, SONATRO, SONAGTER et autres grands groupes qui réalisèrent dans les normes l’université de Constantine, de Ain El Bey, de Bâb Ezzouar ou de l’USTO d’Oran ou de la transsaharienne avec les bataillons des jeunes du Service National. C’est une question de délais de réalisations, répliqueront certains. Oui, nous en sommes convaincus de cette réponse mais, pour beaucoup, il y a confusion entre vitesse et précipitation. Là où il n’y a plus de place à la confusion, c’est que nos économies en devises, coulent à flot au bénéfice de ces groupes étrangers à l’image de ce béton que les Algériens ne savent plus faire couler. Coulez du béton ou coulez tout un secteur d’activité, ce n’est pas la même chose. Mais coulez pour ne plus couler, à quoi ça reste interrogatif maintenant qu’on a coulé toutes les entreprises qui savaient couler du béton !

Un petit rappel historique anecdotique et tragique à la fois. En 1929, c’était la grande crise économique mondiale. Un enfant américain grelottant de froid, demande à son papa d’acheter du charbon pour se chauffer. Mais mon enfant ! lui dit il, je n’ai plus d’argent pour acheter du charbon. Pourquoi n’as-tu plus d’argent papa ? C’est parce qu’il y a surproduction de charbon, enfin il y en a trop et, on m’a licencié, donc, je n’ai plus d’argent pour acheter du charbon !

C’est la leçon que nous pouvons tirer aussi de la présence de million de chaussures et de semelles allergiques chinoises qui ont fait que toutes nos usines de chaussures aient coulées elles aussi à coté des milliers d’entreprises de BTP disparues également.

A son tour, la grande usine de Béjaia, unique en son genre en Afrique, qui réalise d’énormes grues à tours est en passe de couler. On réduit drastiquement son personnel. Pourquoi ? Parce que la majeure partie des grues de levages qui réalisent notre programme quinquennal du millions de logements et autres activités liés aux équipements scolaires, sanitaires, sportifs, culturels ,au infrastructures maritimes, et aéronautiques ..., proviennent de l’étranger.

Doit-on conclure que nous ne savons plus rien faire. Plutôt que de compter à terme parmi les pays émergents, c’est notre économie en générale qui continue de COULER à pic. Croyez-vous à l’émergence avec cette politique ? C’est le sujet du grand débat. Quelle orientation doit-on donner à notre économie aujourd’hui ?


A Nedjar Sétif info