Ramadan 2014 : Des agressions et des bagarres au menu

Comme chaque année, le mois de Ramadan transforme profondément la vie quotidienne à Sétif. Si ce moment sacré de jeûne est censé être synonyme de piété, de maîtrise de soi et de solidarité, il est aussi marqué, malheureusement, par une recrudescence des tensions et des violences dans l’espace public.

Sous l’effet combiné de la faim, du manque de nicotine, de la fatigue et de la chaleur estivale, certains jeûneurs perdent leur sang-froid. Il n’est pas rare que de simples désaccords dégénèrent en altercations. Un regard de travers, une parole mal interprétée... et le conflit éclate. Les insultes fusent, suivies parfois de véritables empoignades.

Les scènes de violence deviennent quasi quotidiennes, notamment dans les marchés bondés ou aux intersections routières, où la nervosité atteint son paroxysme à l’approche de l’iftar. Les services de police enregistrent un nombre alarmant de plaintes. À Sétif, plus de 1 000 bagarres ont déjà été recensées depuis le début du mois, certaines ayant malheureusement viré au drame.

Bien souvent, le jeûne est invoqué comme excuse pour justifier ces comportements agressifs. Pourtant, le premier enseignement du Ramadan est précisément la patience et la maîtrise de soi. Ces débordements traduisent moins les effets du jeûne que l’absence d’éducation civique et de respect d’autrui, enracinée dans certains comportements sociaux.

Ramadan, loin d’être une simple épreuve physique, est avant tout une école morale. Peut-être est-il temps de revenir à l’esprit du mois sacré : celui de l’introspection, du calme, et du vivre-ensemble.