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Rachid Belhout, du plat pays aux hauts plateaux

samedi 5 novembre 2005, par Nedj

Rachid Belhout sera, selon toute vraisemblance, le nouvel entraîneur de l’Entente de Sétif.

Si l’information venait à être confirmée (il reste, selon Belhout, à trouver les mots pour convaincre le président de son club employeur, Vitron, en Belgique), le président du club-phare des hauts-plateaux n’aura pas perdu de temps pour trouver un remplaçant à Hocine Zekri dont la démission n’a surpris personne, tant les prestations médiocres de l’ESS commençaient à agacer les supporters et à laisser dubitatifs, au vu de la richesse de l’effectif, bon nombre d’observateurs. Il reste cependant à savoir si le choix opéré par Serrar permettra à l’Entente, qui a dépensé des milliards, de récolter les fruits escomptés.

L’avenir, bien entendu, le dira, mais force tout de même est de constater le côté audacieux et quelque peu aventureux du pari tenté par le président de l’ESS. Natif de Salah-Bey, près de Sétif, Rachid Belhout (61 ans), qui s’est déclaré motivé et enchanté par la perspective d’exercer dans son pays, de surcroît dans la ville qui l’a vu grandir, présente, certes, un CV étoffé, mais qui se limite à des clubs de seconde zone en Belgique et au Luxembourg. Vitron, Arlon, Wilt, Bastogne et l’Union du Luxembourg sont loin d’être des « pointures » européennes et, pour cette raison, « l’expérience de 29 ans » de Rachid Belhout ne constitue pas autant que cela une référence, même si le football national n’en finit pas, depuis plusieurs années, de se morfondre dans les abîmes de la hiérarchie africaine.

Il n’est pas interdit d’espérer, malgré tout, que la venue de Belhout puisse provoquer (c’est tout le mal que l’on peut souhaiter aux « noir et blanc ») le déclic tant attendu. Un déclic moins tributaire des « références » et des états de service de l’entraîneur, que de sa capacité à instaurer un climat de rigueur et de discipline au sein d’un groupe de fortes personnalités, au talent avéré mais bigrement hétérogène. Sur ce plan précis, l’on ne connaît rien des dispositions de Belhout.

Il arrivera, malgré son statut de Sétifien, en terrain inconnu et devra rapidement se faire respecter. S’agissant des dirigeants de l’ESS, quitte à choisir un coach inconnu du sérail, autant opter pour la durée et ne pas mesurer la valeur de l’entraîneur à l’aune des résultats immédiats.

Ce n’est certes pas aisé, d’autant que les supporters algériens ne sont pas connus pour être patients, mais c’est ce prix que la démarche et le choix de Serrar garderont quelque crédit.

Adel Mahmane, Source : Quotidien d’Oran