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Il y a un an mourait Kheireddine Boukherissa, Président de la Fondation du 8 Mai 1945

lundi 17 décembre 2012, , article écrit par Fayçal Ouaret et publié par La rédaction


Kheireddine, Qu’est-ce qu’il faut te dire que tu ne saches déjà :
  Les « inventeur du Désespoir » sont attendus en grande pompe, en fin de semaine, comme s’il fallait patienter jusqu’après le premier anniversaire de ta disparition pour s’assurer que tu ne pourras plus leur opposer ton coup de gueule inévitable, perturber la fête souhaitée (depuis si longtemps, un demi-siècle déjà !) de voir enfin les sirènes de la dépossession de la Mémoire, l’Oubli et le Silence, remplir les espaces du rapprochement à consentir, toute affaire cessante ;

  Tes enfants et ta veuve ne manquent de rien. En plus d’un logement (à peine) décent à l’étage d’un immeuble quelconque d’une cité ordinaire, d’une voiture qui roule et d’une pension de reversion, tu leur as laissé l’amour fou du pays en guise de tout patrimoine. Ils sont les dernières victimes directes de l’Immense Blessure du 8 Mai 1945 dont tu portais les cicatrices indélébiles jusqu’à l’ultime soupir ;

  Tes amis, du moins ceux qui se prétendent toujours comme tels et se souviennent encore que tu as existé, n’ont rien abandonné de leur agitation et essaient, chacun pour ce qui le motive, de survivre aux contingences qui désarment.

Tu vois, tous se portent bien, comme ils peuvent, sauf que ton absence pèse tellement sur les cœurs qui t’ont aimé.

A l’année prochaine, Kheiro, si nous sommes encore (provisoirement, de toute façon !) séparés.


Fayçal Ouaret

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