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Nouvel an amazigh à Sétif : les femmes répandent du blé sur en présage de récoltes abondantes

jeudi 11 janvier 2018, par APS


Dans certaines régions de Sétif, les femmes sortent le premier jour du nouvel an amazigh et se rendent dans les champs et les forêts où elles répandent des grains de blé et de maïs sur les arbres en présage de récoltes abondantes, une tradition qui favorise le verdoiement et l’abondance, selon des croyances bien ancrées dans la région.

Les femmes choisissent aussi de nouvelles pierres pour le "kanoun" tout en s’attachant à bien observer ce qu’elles trouvent au-dessous de ces pierres car, croient-elles, cela permet de présager de ce qu’apportera la nouvelle année qui pointe.

Aussi, si elles tombent sur un insecte localement appelé Amghar N’yeng ou cheikh El-kanoun cela signifierait que la saison prochaine sera excellente.

Autre coutume de célébration du nouvel an amazigh, qui coïncide avec le 12 janvier officialisé journée nationale par le président de la république Abdelaziz Bouteflika, est la préparation d’un dîner collectif exceptionnellement copieux qu’il n’est pas admis d’omettre, souligne l’artiste et chercheur en patrimoine amazigh, Salim Souhali.

Ce même chercheur assure que les différences des rituels de célébration du yennayer dans toute l’Afrique du Nord sont ‘‘très infimes’’ et se limitent à certains petits détails, ajoutant que l’essentiel de la préparation du dîner collectif et le changement par les femmes des M’nassab (pierre de cuisson) est pratiquement le même.

Dans toutes les régions, le dîner de yennayer intrinsèquement lié au calendrier agraire est quasiment sacré et dans les villages et les dechras, où le plus ancien de la communauté, ‘‘Amghar’’, réunit tous les hommes pour ce dîner, soutient M. Souhali qui relève qu’avec le temps, cette tradition est demeurée, mais s’est réduite au cadre plus restreint de la famille.

Dans la région Nord de la wilaya de Sétif, outre ce dîner et le changement des M’nassab, les cheveux des enfants de moins d’un an sont coupés et un coq est immolé sur la neige - s’il y en a - pour la circonstance, affirme Khaled Tayebi, président de l’association culturelle ‘‘Thamazgha Bouandas’’ et spécialiste en linguistique amazighe.

Des histoires et des contes populaires sont racontés, à l’occasion, aux enfants qui reçoivent de nouveaux habits, tandis que les maisons sont décorées, ajoute ce même spécialiste qui cite, entre autres traditions, l’échanges de visites, des activités diverses comme des jeux collectifs, du chant et des invocations, en sus d’actions de charité en direction des pauvres pour que la saison nouvelle soit pleine de pluies et de récoltes.

Une semaine du patrimoine amazigh est organisé à Sétif, en cette occasion, du 9 au 16 janvier conjointement par la direction de la culture, la maison de la culture, le musée national d’archéologie, la direction de la jeunesse et des sports et la chambre de l’artisanat et des métiers, a indiqué le directeur de la culture par intérim, El-Yazid Gherzouli.

Le programme comprend des ateliers d’enseignement de l’alphabet amazigh pour les enfants, du dessin, la présentation de plats populaires (repas de yennayer), des défilés de tenues traditionnelles amazighes, des concerts, des conférences, des pièces de théâtre ainsi que des expositions dans plusieurs localités de la wilaya, a indiqué la même source.

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