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Le Sétif-Lyon en service depuis hier

dimanche 2 avril 2006, , article écrit par Le Quotidien d’Oran et publié par La rédaction


Les Sétifiens et les Bordjiens de Rhône-Alpes se frottent les mains. Depuis hier, un vol régulier d’Air Algérie relie l’aéroport de Lyon Saint Exupéry à la ville d’Aïn Fouara. Longtemps attendue, la desserte leur permet de rallier directement leur contrée d’origine sans se livrer à un véritable parcours du combattant.

Annoncée le mois dernier, cette énième ligne aérienne entre la France et l’Algérie a été solennellement mise en service par une double rotation.

L’aller Sétif-Lyon s’est posé à 12h50 sur le tarmac de Saint Exupéry avant de repartir, une heure plus tard, en direction de la capitale des Hauts Plateaux.

A bord du vol-retour un groupe de chefs d’entreprises et d’hommes d’affaires lyonnais et deux ministres français : Dominique Perben, détenteur du portefeuille des Transports, et Azouz Begag, chargé de la Promotion de l’égalité des chances.

Lyonnais de naissance, sociologue et romancier (1), Azouz Begag est le fils d’un ouvrier sétifien, arrivé en France au début des années cinquante, dans la foulée de la première génération d’immigrés algériens.

Le lancement du Sétif-Lyon constitue un double événement pour la région et ses habitants. En élargissant la vocation de l’aéroport du 8 Mai 1945 à l’international, il permet à une ville-carrefour de se frayer un espace dans les couloirs aériens entre les deux rives de la Méditerranée.

Mais plus que cela, le Sétif-Lyon signifie la fin d’une époque qui, dans le vécu des Sétifiens, rimait avec aventure. Désormais, les Sétifiens, Bordjiens et immigrés de M’sila ne seront plus contraints -avec familles et bagages- de passer par Constantine, Béjaïa et Batna, avant de rentrer chez eux. Une première desserte est à leur service en attendant une seconde avant l’été, assurée par la compagnie Aigle Azur. Laquelle lancera, à la même échéance, une rotation Paris-Sétif.

Ces nouveautés redonnent le sourire aux Sétifiens, première communauté algérienne de la région du Rhône, selon les études et enquêtes menées sur l’immigration et les statistiques consulaires nationales. Depuis une dizaine d’années, les « nationaux » de la région (Lyon, Saint-Etienne, Vienne notamment) ont multiplié les plaidoyers pour l’ouverture d’une ligne Lyon-Sétif.

Avec le début du vol d’Air Algérie et le lancement -quasiment acquis- d’Aigle Azur, l’Algérie confirme son statut de destination internationale parmi les plus importantes de Lyon-Saint Exupéry. Outre Sétif, la troisième ville de France (après Paris et Marseille) est reliée à sept autres escales algériennes : Alger, Béjaïa, Constantine, Oran, Annaba, Batna et Biskra. Les quatre premières sont desservies par Air Algérie et Aigle Azur et les trois autres seulement par le pavillon national.

En 2005, 292.186 passagers -en hausse de 7,3%- ont voyagé entre l’Algérie et Lyon dans les deux sens, selon les chiffres obtenus par « Le Quotidien d’Oran » auprès de l’aéroport Saint Exupéry. Ces indicateurs en font la première destination maghrébine de Lyon sur le segment des vols réguliers. Mais avec les vols charters mis en place par les voyagistes, la destination Algérie fait moins que la Tunisie et le Maroc. La première a drainé 400.620 passagers (dans les deux sens) et la seconde 270.954.

La mise en place de l’escale sétifienne permet de soulager la pression qui se fait sur les autres escales algériennes, notamment pendant la période estivale et les fêtes. Proches de Sétif, les aéroports de Constantine, Béjaïa et Batna ont assuré l’acheminement de 103.024 passagers en partance ou en provenance de Lyon. Alger en a contribué pour 108.046, Oran pour 53.774 et Annaba pour 15.883. Un seul vol charter a été organisé pour les besoins du tourisme, en janvier 2005, à destination de Timimoun avec à son bord une quarantaine de touristes.

Par compagnie, Air Algérie s’est taillée la part du lion avec 209.667 passagers transportés contre 82.519 pour Aigle Azur. Mais la compagnie dirigée par Arezki Idjerdouidène est créditée d’une évolution en hausse constante à Lyon, alors que les résultats du pavillon national restent sans changements. Entre fin 2001 et la mi-2003, Khalifa Airways avait engrangé les meilleurs taux de croissance parmi les compagnies reliant Lyon à l’international, au point de s’adjuger des parts substantielles du marché lyonnais d’Air Algérie.

(1)Entre Autres Oeuvres : « Le Gone Du Chaâba », « Béni Ou Le Paradis Privé », « Zenzla » (Parus Tous Chez Le Seuil) Et, Dernier En Date, « L’Ile Des Gens D’ici » (Albin Michel ).

Sétif aux portes de Lyon

Le ministre français des Transports, M. Dominique Perben, et le ministre délégué à la Promotion de l’Egalité des Chances, M. Azouz Begag, sont arrivés, hier après-midi, à l’aéroport du 8 Mai 1945 de Sétif-Aïn Arnat dans le retour du vol inaugural Sétif - Lyon - Sétif.

A leur réception il y avait M. Mohamed Maghlaoui, ministre des Transports, en compagnie des autorités locales de la wilaya de Sétif, l’ambassadeur de France en Algérie, M. Hubert Colin de Verdière, et le président-directeur général de la compagnie nationale Air Algérie, M. M’hamed Tayeb Benouis.

Les hôtes français ont emprunté ainsi le premier vol Lyon - Sétif, inauguré, hier matin, par M. Mohamed Maghlaoui au départ de Sétif. Mais au-delà de la symbolique, cette liaison aérienne est d’une grande importance pour la wilaya de Sétif et la région Est.

Car, d’abord, elle permettra à la population locale le déplacement direct à Lyon, sans être dans l’obligation de faire Sétif - Alger par exemple. Ensuite, comme l’a souligné hier, d’ailleurs, M. Maghlaoui, vu « le dynamisme économique de la wilaya de Sétif, où plus de 2 milliards de dollars ont été investis par l’Etat pour la consolidation du développement de la région », il était « naturel qu’une ligne aérienne entre Lyon et Sétif soit ouverte pour répondre, d’une part, aux besoins de la population et intensifier, d’autre part, les relations économiques entre l’Algérie et la France et, bien entendu, entre les régions de Lyon et de Sétif ».

Des entretiens entre les délégations française et algérienne ont débuté au siège de la wilaya de Sétif. Une deuxième rencontre entre responsables algériens et français était prévue, hier en soirée, à la faveur d’un dîner offert par M. Mohamed Maghlaoui.

Les entretiens entre le ministre algérien des Transports et son homologue français devaient porter, indique-t-on, sur « l’avancement de la coopération institutionnelle et technique dans le domaine des transports ».

Un communiqué cosigné par les deux ministres, le 16 février dernier, à l’occasion de la visite officielle effectuée en France par M. Mohamed Maghlaoui, évoquait en fait « d’importantes décisions de coopération prises par les deux pays », dont cette nouvelle desserte aérienne entre Sétif et Lyon qui « vise à favoriser un développement conséquent des relations économiques, commerciales et le flux touristique » entre la région française Rhône-Alpes et les wilayas de l’est du pays, et à « répondre aux préoccupations de la forte communauté algérienne établie dans cette région de la France ».

Selon M. Perben, cité par l’APS, « cette nouvelle desserte, concrétisée grâce à l’initiative d’Air Algérie, est le résultat d’une volonté politique partagée entre deux pays, et la promesse d’un accroissement des échanges humains, culturels, économiques ». Et le ministre français d’ajouter que « cette opération concrétise l’accord aérien bilatéral entre nos deux pays, que le ministre algérien des Transports, M. Mohamed Maghlaoui, et moi-même, avons signé il y a un mois et demi, lors de sa visite officielle en France », a rappelé M. Perben en qualifiant cet accord aérien de « très important » pour les deux pays puisque permettant, a-t-il expliqué, « de donner une base juridique à un trafic qui représente plus de deux millions de passagers, et qui est en croissance rapide (plus de 9% en 2005) ».

A noter enfin que 101 passagers, dont les deux ministres français, étaient à bord de ce vol.

H.Saaïdia


Le Quotidien d’Oran

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