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L’affaire de fraude électorale de la CCI de Sétif refait surface

La décision d’invalidation de la présidence traîne toujours

dimanche 11 juin 2006, , article écrit par Abdelhalim Benyelles, La Tribune et publié par La rédaction


Les élections de la présidence du bureau de la Chambre de commerce et d’industrie Soummam qui regroupe les wilayas de Sétif, Bordj Bou Arréridj et Béjaïa, tenues le 2 février 2006, ont vu le résultat du scrutin invalidé suite au pourvoi en cassation décidé par le candidat de BBA, Hocine Benhammadi qui a réclamé l’« utilisation frauduleuse d’une procuration » malgré la présence de deux huissiers de justice. C’est la décision de justice du 11 mai dernier qui a décidé par jugement exécutoire l’annulation des résultats prononcés en faveur du candidat de Sétif, Guezzout.
Pour le directeur du commerce de la wilaya de Sétif, en attendant l’exécution du jugement de justice, c’est au tour de son ministère d’user de son droit de cassation dans les jours à venir. Ainsi, on devrait s’attendre à ce que l’affaire soit saisie par le Conseil d’Etat, une procédure qui dure, selon les spécialistes, depuis près d’une année. Une période qui influerait négativement sur la structure de l’organisation patronale d’une région considérée comme l’une des plus imprégnées dans le domaine de l’investissement et de création de richesses.
Si, pour Hocine Benhammadi, qui profite du soutien de quelques membres de Sétif et de Béjaïa, le dernier scrutin a subi l’influence du « lobby de Sétif » composé de quatre à cinq membres, le directeur du commerce de wilaya à la tête de l’institution, qui a supervisé les élections avec le concours des huissiers de justice, considère actuellement que la presse ne devrait plus relater les répercussions de la « fraude » constatée par le tribunal de Sétif. « Je me demande quel intérêt vous avez à vous occuper de ce sujet à ce moment-ci », a-t-il réservé aux représentants de la presse en guise de commentaire aux déclarations du plaignant Benhammadi qui plaide « le retour à la légalité » grâce à la faveur du jugement judiciaire. Aussi faudrait-il relever le rôle de la neutralité assigné à l’administration dans l’organisation des élections et du contrôle du scrutin qui aurait pu éviter les dérapages constatés grâce à la mise en œuvre de la compétence des officiers judiciaires. A contrario, c’est l’esprit de clanisme qui a suppléé à la transparence de l’opération au détriment du pouvoir de gestion de l’institution. Une action qui s’inscrit en droite ligne dans la définition des lois de la République. Car, depuis 1996, la Chambre de commerce de Sétif vit au rythme des groupes de pressions et de l’instabilité, générant ainsi les carences certaines de la force de proposition de l’interlocuteur direct des pouvoirs publics, à savoir le représentant des opérateurs économiques.
A titre d’exemple, à l’occasion de l’inauguration du vol international Sétif-Lyon, la délégation française formée d’une centaine d’investisseurs arrivée à Sétif aurait pu, outre les pourparlers engagés avec le chef de l’exécutif local, lancer des actions concrètes avec le délégué de la masse patronale, un siège demeuré vide en l’occurrence.

A. B.


Abdelhalim Benyelles, La Tribune

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