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Dégradation du cadre de vie à Sétif

Les élus et la cité

samedi 29 juillet 2006, par Bougaa


Des élus semblent incapables d’assumer leurs responsabilités en matière d’hygiène et les habitants inciviques des cités-dortoirs se rejettent la balle. Les deux parties échangent des accusations quant à leur rôle dans l’amélioration du cadre de vie. Dans cette fièvre, on oublie qu’au départ, il y a ce civisme qu’on est censé recevoir dans sa famille puis à l’école.

La ville de Sétif, citée célèbre jadis pour la propreté de ses quartiers, est devenue depuis quelques années de plus en plus sale. En dépit des efforts de l’APC pour le ramassage des ordures ménagères, une petite promenade à travers la cité montrera les carences qui inquiètent les citoyens. Derrière la façade de la “médina nadhifa” se cachent des égouts éclatés, des déchets presque solidifiés et des routes défoncées.
La pléthore des intervenants chargés d’améliorer le cadre de vie du citoyen se rejette la balle. “Les différentes directions, organismes et services doivent coordonner leurs actions pour une meilleure prise en charge des problèmes de santé du citoyen. C’est à l’APC, à l’Office national d’assainissement, à l’OPGI et aux services de santé d’accorder leurs violons pour mieux servir le citoyen”, nous a affirmé un ancien P/APC de Sétif. “Dans les années 1960, 70 et même 80, ces services étaient mobilisés pour le bien-être des Sétifiens... Certes, nous n’étions pas 350 000 habitants, mais je vous assure que c’est une question d’hommes”, a-t-il renchéri.
L’APC, qui compte 511 agents de nettoiement et une flotte composée de 22 camions bennes-tasseuses est loin de maîtriser la situation dans une ville qui produit 300 tonnes d’ordures ménagères.
Les campagnes de démoustication, de dératisation et de désherbage entreprises par l’APC ne suffisent plus. Le manque d’ouvriers est le principal handicap avancé par l’administration locale.
Faute de chauffeurs d’engins, un seul véhicule spécialisé (nébuliseur d’insecticide) est opérationnel depuis le début de cet été qui a connu une forte pluviométrie, ce qui a favorisé la reproduction des moustiques. Les caves et vides sanitaires ne sont presque jamais nettoyés par les services de l’OPGI sous prétexte qu’elles font parties des parties communes dont la gestion revient aux copropriétaires.
Par ailleurs, les responsables de l’APC pointent du doigt le citoyen qu’ils accusent de ne pas aider au moins par des actes de civisme. “La moindre des choses, c’est que les habitants des différentes cités nous aident en préservant leur cadre de vie, en respectant les horaires de dépôt des ordures ménagères surtout pendant l’été. Certains citoyens jettent les sachets d’ordures juste après le passage des camions, est-ce acceptable ?” interroge un employé du service du nettoiement.
“Nous n’allons pas quand même balayer devant la porte de chaque citoyen”, déclare-t-il. Du côté des citoyens, on entend un autre son de cloche. “Le rôle principal de l’APC est le ramassage des ordures. Si cette mission des élus locaux est bien accomplie, cela veut dire que c’est une bonne assemblée”, nous a affirmé un citoyen. “Les travaux de réfection des trottoirs, de maintenance, l’éclairage public et la réhabilitation des routes... tout cela se fait au siège de la wilaya. Allez voir les cités à l’intérieur de la ville, je vous garantis que certains élus et responsables ne les connaissent même pas. Si une route est refaite, soyez sûr qu’elle fait partie de l’itinéraire d’un ministre”, ajoute un autre citoyen, que nous avons rencontré près de la wilaya. La commune, noyau centrale de la gestion de la cité, est appelée à s’adapter aux mutations sociales. Cela passera par la promulgation de nouveaux textes relatifs à la gestion des collectivités locales mais aussi par le sérieux des partis politiques dans le choix des candidats aux sièges des hôtels de ville.

Faouzi Senoussaoui

LIBERTE

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