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L’ameublement artistique de la ville absent à Sétif
L’art n’a pas de place dans le tissu urbain
samedi 18 juin 2005, par
Le paysage artistique et culturel dans le tissu urbain de Sétif reste marqué par la longévité de l’imposante statue de la fontaine Aïn Fouara -elle fut érigée en 1898- trônant au centre de la ville et demeurant l’attraction irrésistible des visiteurs et passagers qui apprécient la beauté de la sculpture et la limpidité et la fraîcheur de l’eau de la fontaine dont elle est la gardienne.
Le regard de cette femme nue a fini, au fil du temps, par gagner les moeurs de la société sétifienne.
Mais partout ailleurs, la ville de Sétif n’a pas encore bénéficié de structure d’art qui mériterait d’être citée. Mis à part quelques stèles et fresques commémoratives de la révolution en mosaïque, marbre ou céramique qui retracent les événements du 8 mai 1945 et où les slogans patriotiques et de liberté sont dépeints par de jeunes artistes de la région, Sétif n’a rien d’artistique à offrir au regard. Les autorités locales et la municipalité ne semblent guère intéressées par l’aspect artistique du tissu architectural urbain de la ville dont elles ont la charge et qui, pourtant, est imprégné de plusieurs civilisations et qui a connu de surcroît le passage de personnalités culturelles, artistiques et littéraires. A titre indicatif, la statue d’Acis, qui était implantée au milieu du jardin d’Orléans (rebaptisé après l’indépendance Emir Abdelkader), était partie intégrante du tissu architectural urbain de Sétif et identifiait le lieu nommé à l’époque coloniale « promenade d’Orléans ». Les allées du site verdoyant riche en plantes ornementales et autres espèces et essences végétales étaient bordées d’écriteaux datant de l’époque romaine.
Ces pierres riches en enseignements renvoient les générations présentes aux civilisations antérieures de leur cité.
Ainsi, au-delà de l’importance pédagogique de ces oeuvres artistiques qui permettent aux jeunes générations de se projeter dans le passé culturel et historique de leur ville et région, l’intégration de l’art dans le tissu urbain aurait permis à Sétif d’améliorer son image et, surtout, d’offrir à ses habitants l’opportunité de se frotter à la culture et de découvrir les arts sans bourse déliée.
Cependant, aujourd’hui, en l’absence de tout projet artistique et culturel pouvant contribuer à l’ameublement esthétique de la ville, Sétif n’a pour se parer que ces panneaux publicitaires et autres enseignes lumineuses qui sont l’expression même de l’art au service de la commercialité.
Source : All Africa