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Le LSP entre contraintes et ambitions

lundi 27 juin 2005, par Nedj

5.700 logements type LSP, représentant la première tranche d’un ambitieux programme de 27.000 unités d’habitat à réaliser à travers le territoire de la wilaya durant les cinq années à venir, viennent d’être officiellement lancés.

Ce type de logement, caractérisé par un montage financier qui facilite aux citoyens d’acquérir en toute propriété un logement de qualité et dans les meilleurs délais, fait appel au concours du citoyen postulant, celui de la banque et enfin de l’aide du CNL.

Il suffit donc de répondre à des conditions limitées et bien déterminées par la législation en vigueur pour pouvoir bénéficier d’une aide d’accession à la propriété sans avoir à recourir au logement promotionnel mais dont les prix restent excessivement élevés, au logement social lequel reste pénalisé tant par la complexité des procédures administratives le régissant que par l’inéquation entre le prix de revient et celui de la cession.

En somme un ensemble de 60 promoteurs privés et quelques opérateurs publics sont désignés par les autorités de la wilaya qui ont d’ores et déjà mis en branle l’opération de choix des sites d’implantation à travers les communes bénéficiaires de cette première tranche. Une opération qui reste tout de même assez difficile attendu la problématique du manque flagrant des poches urbanisables. En effet, le déficit remarquable des terrains d’assiette induit par la rareté du foncier constitue un problème conjugué non seulement pour les programmes de logements mais pénalise lourdement le chapitre d’équipement et de développement en général.

Le patrimoine foncier de la wilaya de Sétif a été, de longues années, ravagé et dilapidé. Le peu du reste qui a échappé à ce qu’on pourrait qualifier de mafia du foncier ne suffit perceptiblement pas aujourd’hui pour recevoir des projets d’équipements publics. Situation ayant conduit les opérateurs à s’orienter et bien que difficilement vers des sites imposés par le fait accompli et qui sont généralement loin des centres, ce qui ne manquera certainement pas d’infléchir la demande notamment dans les petites villes et les villages enclavés.

L’autre contrainte non moins considérable et qui risque sérieusement de compromettre la réalisation du programme en sa totalité dans les délais arrêtés demeure malheureusement liée à la carence née des vieux réflexes et comportements dans l’administration. Dans ce contexte, il suffit de souligner le manque de formation et donc d’incompétence des intervenants dans la mise en charge du montage financier. L’inéquation entre le nombre de logements à réaliser et le nombre de techniciens à mobiliser par les instances et les organismes chargés de suivi et de contrôle n’est pas à démontrer de même que la rareté de la main-d’oeuvre qualifiée qui handicape les promoteurs. Par ailleurs, l’aspect topographique et la formation géotechnique des sites choisis, constituant parfois une entrave, exige des études approfondies, comme cela est désormais le cas du site de Gaoua, imposant des normes techniques et sécuritaires induisant des coûts supplémentaires. Face à toutes ces contraintes, la concrétisation de l’ambitieux programme promis par le premier responsable de la wilaya devra intégrer toutes ces données de là à faire arrêter un plan d’action efficace et optimal en terme de coût sous peine de voir le prix du logement social participatif épouser celui du logement promotionnel devenu inaccessible à plus de 80% des citoyens sétifiens.

Z. S. Loutari, Source : Quotidien d’Oran