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Fête du printemps à Bougaâ

samedi 28 février 2009, par A. Nedjar


Amenzu n tfsut,Chaw Rai3 ou le premier jour du printemps chez les berbères.

Vers 15 furar(février Julien,28 février Grégorien) est un jour de fête de la rencontre du printemps et du renouveau.

Le calendrier berbère étant d’essence et d’expression agraire, il est de tradition séculaire qu’après de longs mois de sommeil, de froid et de privations, la nature soit dignement fêtée avec le retour du printemps à travers des sorties en masse vers compagne pour aller à la rencontre de ce printemps, signe du renouveau et de la vie.

Bien que ce jour soit fixé au 28 février de chaque année, il est cependant fêté généralement en fin de semaine en association avec les conditions météorologiques.

Cette année, ces dernières étaient magnifiques en cette journée du vendredi 27 fev 2009.

Sur le trajet Sétif-Bougaâ, et, par monts, près, valons, vallées et prairies, s’agglutinaient des centaines voir des milliers de familles venues en masse de Bougaâ et des régions environnantes, à la rencontre de ce premier jour de printemps.

Nul ne peut en fixer exactement les origines, de traditions païennes ou autres,ce symbole de ‘libertinage’ où, toute la nature se mue et se réveille pour « copuler »,se développer et ce multiplier,.Les anciens habitants de la Bérbérie accordaient des festivités particulières à ce jour ,symbole de l’amour et de la vie.

De nos jours, en Algérie, la survivance de cette fête est limitée aux contours de certaines régions uniquement.

Pendant les semaines précédant ce jour heureux, des familles entières s’adonnent à l’achat de friandises et de victuailles nécessaires .Le jour J ,des centaines d’enfants accompagnés de leurs parents, qui à pieds, à vélos, en voitures ou en bus, se dirigent par grappes entières vers la compagne munis de paniers aux couleurs bariolés, achetés spécialement pour la circonstance, remplis de gâteaux,d’œufs bouillies,de friandises,de fruits et de boissons pour leurs consommations sur place à travers des immenses collations ou repas champêtres géants .

En raison du nombres considérables des citoyens qui se déplacent en familles accompagnées de leurs enfants et des jeunes filles revêtues de leurs plus beaux accoutrements ,comme pour narguer les jeunes hommes en sentinelles , tenus éloignés, les services d’ordre et de sécurité ,de secours (polices, gendarmeries gardes communales et pompiers ainsi que les services municipaux) redoublent de vigilances depuis quelques années pour encadrer discrètement ces festivités, tout au moins pour la région de Bougâa pour assurer la quiétude de ces familles.

Il est de tradition où, après une journée de plein air, rompus par la fatigues,et après avoir épuisé tout le contenu de leurs paniers individuels,les enfants doivent abandonner sur place une partie de leurs précieuses charges au bénéfice de la cigogne qui, dit-on viendrait le lendemain à goûter de ces délices constitués de M’Bardja ou Bradj et autres gâteaux maisons.

Totalement épuisés mais heureux de leur sorties champêtres où les parents se limitent à très peu de contrôles des ‘cavalcades’ de leurs enfants à travers champs et près, à la fin de la journée, on n’oubli jamais de rentrer à la maison avec la cueillette de bouquets de jeunes narcisses des prairies qui jalonnent tout le parcours de cette fameuse sortie.

Quand parents et notamment les femmes, entre palabres et échanges de quelques douceurs, la cueillette de la Guernina ( cardes sauvages) constitue l’essentiel de leurs occupations et viendrait à agrémenter un délicieux Aïche ou couscous au lait servis au repas du soir.

Sagement,tout le monde rentre à la maison ou le lendemain chacun des enfants aura à raconter à ses copains ses‘escapades’ ,se glorifiant parfois du nombre de kilomètres parcourus à pied !Ils vivront et vibreront longtemps au souvenir de cette journée mémorable en attendant le printemps prochain.

Cette année, les cigognes étaient présentes en nombre précocement .Elles tournoyaient gaiement autour des têtes de fêtards comme pour signifier cette grande symbiose là où, l’éclosion des amandiers nous offraient ces magnifiques bouquets de fleurs blanches comme pour nous remercier d’aller vers la rencontre de la vie ou précisément à la rencontre de nos vies.

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