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Zaouïa de Sidi H’ssen, Ou la carte postale du rêve et de réalité
dimanche 29 mars 2009, par
La Zaouïa de Sidi H’ssen est située dans ce que l’on peut nommer « nulle part » .Elle ne figure sur aucune carte. Aucun guide touristique ne la mentionne, pas plus qu’un panonceau d’indication routière ne vous orientera vers sa direction.
Ce joyau situé dans ce « nulle part » est perché là haut dans les montagnes, entre ciel et terre.
Donc, si un jour vous croiseriez cette plaque indiquant cette direction « nulle part », empruntez la .Elle vous mènera droit à la Zaouïa de sidi H’ssen. Vous n’en serez nullement déçu.
En attendant, embarquez à mes cotés. Je tenterai de vous faire visiter les lieux.
Après un parcours chaotique à travers des petites routes et des pistes sinueuses et après avoir couvert un large plateau, peiné dans plusieurs cols et collines, nous voici arrivés au fond d’une trouée d’où apparaît tout en haut dans toute sa splendeur, un joyaux .Oui un joyau à la couleur d’un bleu éclatant qui nous fait presque oublier les plaintes de la voiture mise à rudes épreuves par ces chemins caillouteux médiévaux.
De part et d’autres, des herbes folles, des fleurs sauvages jalonnent et charment le parcours par la variété des couleurs et les parfums enivrants qui s’en dégagent .L’odeur des asphodèles se confond à celle du Zaatar naissant. Les narcisses, les cyclamens, les violettes, les soucis, enfin toute la botanique s’est donnée rendez vous sur les lieux pour nous accueillir.
L’écoulement de l’eau d’un ruisseau ou d’une douce seguia, apporte la fraîcheur, quand ce n’est le vol d’une nuée d’oiseaux qui fondent l’air par des circonvolutions remarquables. Tel un concert, le bruissement des feuilles des arbres apporte en plus cette note de gaîté.
Au loin, sur le versant verdoyant, un énorme chien, à la robe fauve tachetée, ne cesse d’arpenter le pré pour rabattre les quelques brebis égarées avec leurs petits .Le vieux berger, son maître, bonnet enfoncé sur la tête, laissant apparaître une touffe de cheveux grisonnants, le nomme affectueusement S’Hab (nuage en français). S’Hab est de ces chiens dont l’intérêt est d’être plus fort, plus rapide, plus puissant et plus fin que le chacal ou ce loup de chez nous qui, affamé,invisible, rôde sans arrêt dans les lieux et dans la contrée. Ce chien de race locale est le fameux sloughi ou lévrier d’Afrique du Nord. Il ne vit exclusivement dans cette région. S’Hab est un de ces gardiens de troupeaux redoutables dont la seule présence met en émoi le servile chacal.Il le tient à distance et le garde ainsi sur sa faim ! Bien que carnassier soit un animal vivant en solitaire solitaire le plus souvent nous enseigna le vieux berger, il n’est pas que ses raides, soient redoutables et que sa chasse en groupe soit meurtrière aussi. Combien de troupeaux furent-ils décimés ainsi. La bataille est rude. C’est un perpétuel combat entre les deux.
La prolifération du chacal et du sanglier ces dernières années font courir les dangers aux populations isolées. Soudain,faisant fi de ma présence, le vieux Ammar stoppa nette la conversation.Il tendit l’oreille, me fit signe de me taire, leva les yeux vers le maquis ,scruta les buissons et fixa son regard vers un bosquet Mon cœur se mis à battre. Est ce que c’est une attaque du chacal ? soudain, un cri strident déchira le ciel et d’un battement d’ails, effroyable, un perdreau affolé s’éleva au dessus de nos tetes pour filer telle une projectile derrière la colline. En vieux roublard, le regard bleu malicieux, il me rassura ,me disant : c’est le petit de S’hab qui s’exerce et s’amuse à lever le gibier.
C’est de cette entente secrète, que S’Hab, , qui se tenant noblement sur ses pattes à coté de son maître, tel un lion , en entendant son nom bougea mollement sa queue comme pour nous souhaiter la bienvenue dans son royaume. Pendant cette petite halte ,le vieux berger,alerte dans ses vieux habits , le regard droit et les traits fins, ne cessait de prodiguer des caresses à S’hab qui , en retour ,faisant mine d’ acquiescer et d’apprécier laissa échapper de sourds ronronnements comme un gros chat. Ici" : c’est mon territoire, semblait-il avertir . Nous poursuivîmes notre chemin accompagné de deux aboiements secs, comme pour saluer notre départ. Je me suis promis de revenir les revoir.
La voiture peinait sur ces chemins qui montent lorsqu’au sommet d’une côte d’où apparu cette fois ci, bien réel , un ensemble féerique, .Samarkand ! M’écriais-je, sans réfléchir ! Par dieu ! Est que c’est un mirage. C’est délirant, moi qui connaissait les lieux il y a longtemps, c’est une transformation époustouflante, c’est même renversant. C’est le rêve qui prend la forme d’une réalité bien palpable. Au fond de cette immense esplanade gagnée sur le flanc de montagne ,ont été érigés ces bâtiments modernes de plusieurs niveaux ,à l’architecture Perso- arabo musulmane, scintillants ,comme on peut admirer dans des beaux livres d’art ou ou qu’on ne peut voir qu’à travers les reportages télé.Le lieux est vraiment féérique
En l’absence du chef spirituel des lieux, c’est les vacances pour les 30 jeunes jeunes Toulabes , jnous fûmes reçus par son assistant qui nous fit la visite guidée de l’ensemble avant de terminer par cette du tombeau du saint Sidi H’ssen patron des lieux ,une espèce d’Hermite dont l’histoire est le parcours sont gravés sur cette grande pierre de marbre fixée à l’entrée du vieux sanctuaire.
Plus haut ,en bordure de l’horizon,s’étant un vieux cimetière d’où la vue embrasse à la fois les monts Tafet à l’ouest, plus au Nord ,le majestueux Tababorth et sa ligne de chaîne qui se profile au loin. A l’Est, l’incontournable mont du Megris avec, sur son sommet, un enchevêtrement de pylônes, de radars et d’assiettes d’émissions et de réceptions, culmine à prêt de deux mille mètres.
En foulant ce cimetière, après avoir salué ses occupants, assis à même le sol dans l’herbe drue et touffue, je me pris à rêver et à prier dans cette espace.
Avez-vous entendu parler parfois du silence des cimetières ? Ici vous pouvez le percevoir, l’écouter et même le ….goûter.
Ainsi, après quelques instant de rêveries et de méditations, charmé ; je ne fut tiré à la réalité que par les appels incessants et insistants de mon compagnon.
Je comprend le choix de Sidi H’ssen pour son implantation dans ce bout du monde ou ce bout de paradis terrestre où l’homme ,dans toute sa splendeur et dans toute sa plénitude reprend sa dimension humaine pour commuer précisément avec cette autre splendeur qu’est la nature généreuse de chez nous, près de chez nous ,que nombre d’entre nous aussi ne soupçonnent pas l’existence.
Entre ciel et terre s’est dessiné ce paradis qu’est le site de la Zaouïa de Sidi H’ssen
« Voir le cimetière de sidi H’ssen et avoir envie de mourir » pourrait reléguer au second plan cette même maxime frappée sur le fronton du vieux cimetière chrétien de Bône (Annaba) car, par ici la nature a bien marqué le réel de l’artificiel.
Visiter la Zaouïa de Sidi H’ssen, c’est s’offrir une peu de la baraka de ce saint homme que fût sidi H’ssen le saint homme et de vous offrir les clefs de ce paradis terrestre qu’est encore cette contrée sauvage ou vous obtiendrez à coup sûrement un rendez vous avec vous, la haut sur les gracieuses et merveilleuses collines.
Pour le chemin, empruntez plutôt celui de Ain Roua. Celui que j’ai emprunté à la lisière de Ain Abassa est un calvaire qui ne n’a pas fait regretter ma visite.
PS ,Cet article a été rédigé et mis en ligne en Mars 2009.
Aujourd’hui le ...Juillet 2012 soit le me jour du ramadhan,nous avons emprunté une magnifique route bordeé de colines et de falaise qui nous ramène droit au site en 15 mn à partir du village de Kharba pour les visiteurs qui viennent de Setif.
Un visite des lieux pour gouter à la fois à ce plaisir mystique et environnemental est nécessaire pour vous imprégner de ces lieux hors du temps .



A. Nedjar.Setif info