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Le président à Sétif

La « charte » sur un haut plateau

jeudi 25 août 2005, par Nedj


Sétif, première étape du périple présidentiel, s’anthropomorphise. Le chef lieu de la wilaya des 1,5 millions d’habitants se transforme en portrait géant d’un seul homme.

Affiches couvrant les façades d’immeubles, centaines de mini-portraits sur les lampadaires de la ville et de ses tentacules routières, posters datant des campagnes de 1999 et 2004, etc. : l’icône du chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, dit « El Aziz », le « très cher », est partout où porte le regard. La nature a horreur du vide. La communication présidentielle aussi, semble-t-il. Le stade du 8 Mai 1945 qui devra accueillir , aujourd’hui, le meeting du président Bouteflika, dont c’est la neuvième visite à la métropole des Hauts Plateaux, est fin prêt. Couleurs, chaises tapissant la pelouse, des jeunes venus des communes des alentours, et même des wilayas limitrophes, banderoles à la gloire de la « réconciliation nationale », à la « charte pour la paix et la réconciliation ». Deuxième wilaya du pays après Alger en terme démographique, Sétif représente un important réservoir électorale. Pour rappel, la wilaya a bénéficié de 6000 milliards de centimes au titre du plan quinquennal 2005-2009. A quelques centaine de kilomètres plus à l’est, à Constantine, l’ex-chef de l’AIS, Madani Mezrag, animera ce jeudi également un meeting pro-« charte ». « Qui ? Le président ? Ah bon. Nous on ne croit plus aux promesses. Nous vivons, nous tentons de gagner notre vie et c’est tout. Quant à lui... », réagissent deux jeunes sétifiens rencontrés au hasard d’une virée d’après-midi. « La plupart des Sétifiens voteront oui. Il y a beaucoup de oui à Sétif », affirme un correspondant local de presse. Abdelaziz Bouteflika devra aujourd’hui également inaugurer 4000 places pédagogiques à la nouvelle université El Baz et bénéficiera d’un bain de foule au centre-ville du côté de la mythique Aïn El Fouara. La radio locale a mobilisé son antenne pour la « sensibilisation » des masses au rendez-vous. Ambiance de fête donc en l’absence apparente d’un débat contradictoire autour du projet de la « charte » et toujours sous les dispositions liberticide de l’état d’urgence, en vigueur depuis février 1992. N’empêche, la ville s’est faite belle, le bitume tout neuf coule à flot et le wali a invité les journalistes à assister mercredi soir à la cérémonie de clôture du festival d’El Djamila.

Adlène Med, Source : El Watan

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