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Un coup d’arrêt au café littéraire de Sétif.

Le petit théatre du café littéraire languit

jeudi 9 juin 2011, par A. Nedjar

Alors que les préparatifs allaient bon train pour la confection d’un riche programme devant couvrir nos ennuyeuses fins de semaines dès la rentrée prochaine et même certaines soirées du mois de ramadhan tout proche, voici qu’une décision des plus farfelues semble-t-il à notre sens ,vient de tomber ,nette, comme un couperet, mettant en ruine et fin aux espoirs de centaines de passionnés de la littérature si pauvre déjà dans notre région.

Le directeur de la culture de la wilaya, présent , pourra témoigner de l’intérêt et de la vitalité de ce café littéraire en ayant participé au dernier épisode qui a vu le grand Rachid Boudjedra ,l’un de nos piliers en littérature nationale ,toujours si prolixe en verbe ,en idées et briseur invétéré de tabous, nous gratifier d’un après midi mémorable.

Ce café littéraire, a donné lieu à l’idée d’une initiative nationale où le ministère de la culture s’est impliqué tout récemment pour généraliser cet esprit et ces rendez vous à toutes les régions du pays.

Sans préavis aucun, sans avertissement et sans raison apparente, un coup d’arrêt a été donné aux conférences que réunissait le café littéraire au "petit théâtre" de Sétif.

De par la qualité des intervenants ,des invités que sont les poètes ,les écrivains ,les penseurs, les artistes ,les philosophes ,les sociologues ,les pédagogues ,des thèmes divers développés, du sérieux de l’organisation et des riches débats qui s’en suivaient ,ce café littéraire bi mensuel avait commencé à drainer de nombreux amateurs parmi lesquels une foule d’étudiants de l’université .

Rencontrés dans la rue, les habitués des lieux nous interrogent sur les motivations réelles de ce retournement catastrophique à leur sens. Selon les informations que nous détenons et que confirme l’initiateur principal et modérateur, l’écrivain Amor Mokhtar Chaalal, il semblerait que des restrictions budgétaires aient été à la base de cette décision d’arrêt que nous souhaitons momentanée .Cependant ,nul ne comprendra et n’acceptera ces motifs pour le moins incongrus et farfelus l’avons-nous dit lorsqu’on sait l’indigence et la pauvreté en la matière dans toute la wilaya.

Il est plus dommageable que de dire dommage ,de voir partir un si grand acquit ,patiemment construit au fil des mois d’exercices, qui avait commencé à donner des fruits et une réputation qui dépasse maintenant les frontières du pays .

En fait ,que coute notre petit café littéraire à coté du tralala du festival de Djemila ? Une bagatelle par rapport aux multiples milliards que coutera ce dernier, qui mobilise déjà des dizaines si ce n’est des centaines de personnes pour quelques journées destinées à promouvoir la chanson arabe mais surtout à gonfler les portefeuilles de ses accompagnateurs.

Pour seules gratifications , nos humbles conférenciers ne reçoivent qu’une prises en charge , quelques remerciements et les sourires des participants.

Oui aux sports financés à coup de milliards, oui aux journées théâtrales, oui à la musiques, oui aux expos de peintures, oui à toutes activités culturelles que la Mairie se fait fort d’encourager mais aujourd’hui, peut-on considérer que la culture à Sétif est orpheline de sa littérature qui n’a même pas atteint le stade de l’adolescence ?

« A quoi rêvent les loups » disait si bien Yasmina Khadra qui aurait accepté l’invitation de se produire devant les auditeurs Sétifiens.


A Nedjar Sétif info

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