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Le partenariat, une ouverture pour la culture à Sétif
samedi 17 décembre 2005, par
Les troupes théâtrales locales à Sétif, de par leur dynamisme et mobilité par souci de « communication et par besoin d’actions pédagogiques », s’orientent depuis quelques années vers les contacts avec leurs homologues étrangères en participant à tous les festivals internationaux auxquels elles peuvent avoir accès. La première troupe, les Compagnons de Nedjma, qui a établi un accord de jumelage avec le théâtre Puzzle de la ville de Nantes en France en 1999 dans un cadre d’échange, a abouti à une œuvre de coproduction entre les deux troupes en 2001 couronnant ainsi un cycle d’échanges de plus d’une dizaine de pièces théâtrales. Si, d’après les membres de la troupe sétifienne, leur production devant un public étranger reste satisfaisante au vu des échos de la presse, française notamment, des débats et discussions entrepris avec les professionnels, de l’impact du produit artistique sur le public, le facteur d’échange reste fructueux sur le plan de la formation en premier lieu. Selon Salim Bensdira, le metteur en scène de la troupe des Compagnons de Nedjma, considéré comme l’un des précurseurs du théâtre à Sétif des années 1970, « le partenariat dans le domaine culturel et artistique constitue un élément positif puisqu’il répond à un besoin de communication et à un besoin pédagogique grâce aux contacts, discussions et échanges de points de vue ». L’apport du partenariat se fait ressentir de prime abord sur un registre purement pédagogique si l’on se réfère à l’expérience des « Journées lyonnaises à Sétif » ayant marqué l’année culturelle 2005. Première initiative du genre, l’action de partenariat entreprise entre l’association Chrysalide d’Alger et Gertrude II de Lyon sur le thème « Noir sur blanc » a favorisé l’émergence de nouveaux genres de spectacles artistiques encore méconnus par le public : les lectures théâtrales et de romans, le slam, qui est une lecture publique de poésie dans l’improvisation, un genre créé aux Etats-Unis -et qui a son équivalent dans les joutes oratoires en poésie populaire auxquelles on pouvait assister dans les halqas des souks hebdomadaires-, ainsi que le hip-hop, une danse moderne réalisée par le groupe des Pokemons de Lyon, champions du monde en la circonstance.
D’après les initiateurs de l’action d’échange entre les deux rives de la Méditerranée, l’association Chrysalide d’Alger et Gertrude II de Lyon, le partenariat culturel et artistique entre la France et l’Algérie constitue « un projet pilote résolument contemporain ». « Des allers-retours d’artistes et de membres de la société civile ainsi que des recherches, rencontres et mises en œuvre d’une programmation aux entrecroisements des disciplines », soulignent-ils. En attendant la clôture de l’acte II des « Journées lyonnaises de Sétif » qui devaient se produire les 17, 18 et 19 décembre, une projection en avant-première du documentaire Noir sur blanc de Karim Moussaoui, un débat ainsi que des interventions artistiques et littéraires, dont celle de Bouziane Benachour, sont au programme avant la préparation de l’acte III prévu à Lyon en 2006. Si le partenariat dans le domaine culturel et artistique interpelle un processus de création, il reste, selon l’homme de l’art, que l’action des pouvoirs publics est attendue à juste titre afin de favoriser l’émergence des initiatives au vu de la richesse du patrimoine national. Car, d’après un artiste, contrairement au partenariat dans le domaine économique conditionné par la mise à niveau de l’entreprise, l’art, de par sa diversité et sa force créatrice, échappe indéniablement à toute forme de contrainte matérielle.
Par Abdelhalim Benyelles