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Les amours d’un journaliste:Un livre passionnant et troublant.

samedi 5 janvier 2013, , article écrit par A.Nedjar.Sétif info et publié par A. Nedjar


Né de son imaginaire fécond, des ses élucubrations, de son « scepticisme » forcé ,Abderrahmane Zakad , notre ami et collaborateur occasionnel à Sétif info , nous livre un scénario catastrophique, une fiction apocalyptique , complètement déjantée. Mais qui pourrait bien trouver son expression et de se produire un jour chez nous ,si on ne prenait pas les devants dès à présent.

Les experts, les vrais ont bien averti. Sans nouvelles découvertes significatives, le tarissement de nos réserves énergétiques est à prévoir dans la décennie à venir .
La magne pétrolière donne certes les moyens ,mais ne corrige pas nos tares et surtout pas nos fautes ,au moyen d’une exploitation éhontée de cette ressource épuisable, qui s’arrêtera forcement un jour. Quelle serait la vie à ce moment là ?

Zakad nous aurait averti depuis assez bien longtemps déjà pour dire que les vraies richesses sont ailleurs que dans ces trésors « maudits » que recèlent nos sous sols . L’auteur ne pose pas de question d’un substitut ou de l’alternative mais tout le monde aura compris qu’au delà de ce gaspillage, il existe certainement d’autres alternatives , d’autres ressources qui prendraient la forme d’un vrai développement durable comme la création ,le solaire ,l’éolien ,l’agriculture ,l’élevage, la protection de la nature ,le tourisme ,l’environnement ,l’exploitation judicieuse des ressources hydriques ,les services ,la recherche etc.

Le livre de Zakad pose donc la problématique. Et , si le pétrole et le gaz venaient à nous manquer !

Nous sommes en Algérie, en 2022, C’est dans moins de 10 ans et c’est vraiment la dèche.
Avons–nous imaginé une autre vie ,Au delà du pétrole ? Celle en fait que nous aïeuls connaissaient déjà.

En attendant ,si le pétrole venait à disparaitre voici en quoi nous seront confronté .C’est Zakad qui le dit dans son livre.

« Plus de gaz, plus de pétrole ! L’eau coule dans les robinets au compte- gouttes et l’électricité n’éclaire les foyers que deux petites heures par jour. En un mot, c’est la bérézina ! Les usines ont mis la clef sous le paillasson, les gens n’ont presque plus rien à se mettre sous la dent et on se déplace à dos de chameau et de baudet faute de carburant ! « Depuis le cataclysme, tous les ménages se sont mis au bois et au charbon… Pas de gaz pour les cuisinières qui avaient été réaménagées par un gros trou central au-dessus d’une sorte d’âtre. On était revenu au kanoun et au brasero. » (P. 179). La capitale s’est vidée de ses habitants. « La population de Hydra et des quartiers des villas était bloquée, inquiète. Les gens ne pouvaient pas quitter le pays, pas d’avions, pas de bateaux, pas d’essence. Nombreux étaient retournés au bled qu’ils découvraient pour la première fois. » (P. 248). L’après-hydrocarbures met les estomacs dans les talons. On se rabat sur n’importe quoi pour ne pas mourir de faim. « Les pigeons avaient disparu des parcs et des jardins d’Alger. On les mangeait… » (P. 208). Le décor est planté. Entre alors en scène le personnage principal de ce roman. Réda (28 ans) bosse comme journaliste au quotidien Les Echos. Le journal est en perte de vitesse. Il faut créer des sujets captivants pour attirer la manne publicitaire des annonceurs. C’est en tout cas ce que martèlent Grima, le red-chef, et Benkouchir, le patron du journal. Un jour, dans le métro d’Alger, suite à une panne de courant, Réda engage la conversation avec une jolie jeune fille. Elle s’appelle Lilia et travaille comme avocate. C’est le coup de foudre ! Victime de manipulation de la part de ses responsables hiérarchiques, Réda enquête sur le détournement des vieilles bâtisses à La Casbah. Suite à la publication de l’article, le journaliste reçoit des lettres de menaces. La mafia du foncier passera-t-elle à l’acte ? Vous le saurez en lisant Les Amours d’un journaliste de cet écrivain à l’imagination débordante. Une fiction un peu folle, inattendue et étonnante ! Elle vient compléter la bibliographie de cet auteur prolifique .
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(*) LES AMOURS D’UN JOURNALISTE de Abderrahmane Zakad
Édition ACA (À Compte d’Auteur°, Alger, 2012, 342 pages..


A.Nedjar.Sétif info

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