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ALLIANCE SONATRACH-GDF La proposition de Sarkozy risque de ne pas emballer Alger

mercredi 21 mars 2007, , article écrit par Le Quotidien d’Oran et publié par La rédaction


Si Nicolas Sarkozy est élu président, l’alliance Sonatrach-Gaz de France (GDF) devrait figurer au coeur des relations franco-algériennes dans les prochains mois. Alger ne semble pas en effet convaincu par le deal proposé par le candidat de droite : une alliance entre Sonatrach et GDF dans le domaine du gaz en échange d’une aide française à l’Algérie dans le domaine du nucléaire civil. Et pour cause : l’Algérie possède déjà deux réacteurs nucléaires et la coopération dans ce domaine avec ses principaux partenaires, les Chinois et les Russes, donne des résultats satisfaisants. Pour les besoins futurs de l’Algérie en matière de nucléaire, un accord avec la France n’est pas nécessaire. L’annonce faite par Nicolas Sarkozy est certes spectaculaire et elle est loin de constituer une offre généreuse en échange de ce que l’Algérie pourrait offrir à la France via une alliance entre Sonatrach et GDF.

Dans ce contexte, une éventuelle coopération avec la France ne constitue donc pas une priorité pour les Algériens. En revanche, Alger souhaiterait mettre à profit cette opportunité pour rééquilibrer la politique française dans la région du Maghreb. Aujourd’hui, du fait des relations amicales entre Mohammed VI et Jacques Chirac, elle est largement favorable au Maroc. En plus de l’aide économique, Paris garantit les emprunts obligataires (dettes) lancés par le Royaume sur les marchés internationaux et lui accorde souvent des prêts à des taux préférentiels. Le Maroc capte également une part importante des crédits de coopération européens.

Mais, aux yeux des Algériens, il y a pire : le soutien inconditionnel de Paris à Rabat sur le très sensible dossier du Sahara Occidental qui empoisonne les relations entre l’Algérie et le Maroc depuis de nombreuses années. Depuis sa première élection à la tête de la France en 1995, Jacques Chirac a toujours soutenu les positions défendues par le Maroc. Il va même jusqu’à user de toute son influence auprès de partenaires occidentaux de la France pour les pousser à adopter des positions favorables à Rabat sur ce dossier. Ce qui a souvent irrité Alger. La position française serait même en partie à l’origine du report de la signature du Traité d’amitié entre la France et l’Algérie. Selon la Lettre de l’Expansion, « Alger met une condition préalable à tout rapprochement de sa compagnie nationale Sonatrach avec Gaz de France dans le domaine gazier : que Nicolas Sarkozy rompe avec le soutien constant apporté par Jacques Chirac au Maroc dans le conflit du Sahara Occidental ». Nicolas Sarkozy n’aurait pas donné de réponse. Il pourrait fournir quelques indications sur sa position concernant ce dossier dans quelques jours, à l’occasion de l’examen, en avril, du plan d’autonomie proposé par Rabat par le Conseil de sécurité de l’ONU.

Le Quotidien d’Oran


Le Quotidien d’Oran

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