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Sétif est la commune la plus riche du pays

lundi 12 février 2007, , article écrit par Abdelhalim Benyelles, La Tribune et publié par La rédaction


Un budget de fonctionnement de 155 milliards pour 2007 et un programme complémentaire 2006 de 600 milliards de centimes

Au lendemain de l’assainissement de la nomenclature de gestion administrative et financière au cours de l’exercice 2005, l’APC de Sétif enregistre « pour la première fois » un excédent financier et se hisse, en 2006, au rang des communes non endettées du pays sinon la seule, selon les observateurs

En effet, au vu des chiffres communiqués, l’année écoulée a enregistré un excédent de la balance économique et financière de l’ordre de plus de 20 milliards de centimes, un indicateur qui révèle l’aisance financière de la commune considérée comme la plus riche du pays, dont le budget de fonctionnement alloué pour l’année 2007 est évalué à 155 milliards de centimes, alors que le budget d’équipements est de 36 milliards de centimes, en attendant les rallonges du budget de wilaya au cours de l’année.
Eu égard au potentiel économique et naturel, l’exécutif de la commune de Sétif juge que la conjoncture économique et financière engagée en 2005 et 2006 est en passe de se répercuter positivement sur la balance financière de la commune pour l’exercice 2007. Sans avancer des chiffres exhaustifs, le vice-président de l’APC considère que, pour le cas de Sétif, ce sont les taxes d’imposition fiscale, les Fonds de développement national pour les collectivités locales (FCCL) et l’importance des recettes du patrimoine communal qui sont derrière la prospérité financière de la commune de Sétif.

En effet, pour la seule opération de recensement et de revalorisation du patrimoine communal enclenchée en 2005, nous explique-t-on, les recettes, qui étaient de l’ordre de 7 milliards de centimes, avaient atteint la barre de plus de 50 milliards de centimes en décembre 2006. Pour le représentant du chef de l’exécutif communal, les 114 opérations engagées en 2006 dans le cadre de l’amélioration du cadre de vie du citoyen ont été estimées à 198 milliards de centimes du budget communal. Il s’agit de travaux d’embellissement de la ville, de réfection de réseaux AEP, de travaux d’électrification, de VRD et de travaux publics. Le parc communal, qui emploie à lui seul 80% de l’effectif global de l’APC, est considéré comme le « poumon » de la ville de Sétif et assume l’essentiel des tâches entreprises par la commune, notamment dans les travaux d’hygiène et de propreté.

Implantée à proximité du centre de la ville sur plusieurs hectares, la structure compte les secteurs de la propreté, de l’éclairage, de la peinture, de l’assainissement et de la maintenance, et est engagée autour de la même stratégie, celle de la prise en charge de la gestion de la ville selon un mode d’organisation instauré depuis 1997 en réponse au slogan « Sétif, ville propre ». Cependant, la richesse conjoncturelle de la commune, inscrite au diapason des différents plans de développement nationaux engagés depuis 2005 avec la manne financière qui est enclenchée, ne semble guère traduire concrètement les retombées sociales escomptées. Et les répercussions sociales ne sont guère apparentes dans le domaine de la création des richesses, notamment la création des projets et des postes d’emploi. Mis à part quelques actions caritatives et conjoncturelles, si l’on se réfère aux déclarations des responsables de l’exécutif qui citent le couffin de Ramadhan, les actions du comité des fêtes, les subventions allouées aux associations sportives et culturelles ou encore les dons accordés par le président de l’APC aux nécessiteux, les retombées de la richesse demeurent très floues. Outre cela, le citoyen relève que les actions de développement urbain restent « aléatoires ». Selon les Sétifiens, les responsables de la commune de Sétif, citée jadis par le président de la République comme la « plus propre du pays », sont incapables de mettre en œuvre un projet de ville, celui de développer et d’embellir, malgré les compétences, les richesses et les moyens. Et les cas ne manquent pas. Un souk datant de 1860 qui « piétine » le tissu urbain, des ZHUN destinées à l’extension de la ville mais réduites en espaces d’habitation et de circulation sans aucune proposition de jardins, d’espaces d’air libre ou d’équipements urbains. Une ville aussi où l’espace public n’est guère identifié par le citoyen qui piétine le trottoir et le confond avec l’espace privé. Enfin, on fait remarquer que la ville est dessaisie de son autorité, à l’instar de « toutes les villes du tiers-monde ». Un phénomène d’actualité qui remet désormais sur le devant de la scène l’autorité du président de l’APC, mais aussi qui rend compte de la responsabilité du premier officier communal, jugée « obsolète » face à l’autorité du wali.

Lundi 12 Février 2007
Par Abdelhalim Benyelles


Abdelhalim Benyelles, La Tribune

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