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Plus de 2,5 milliards de dollars lui sont consacrés : Sétif à l’heure des grands projets structurants

mardi 14 juillet 2009, , article écrit par Ali Fares, Liberté et publié par La rédaction


Deuxième grande ville du pays en matière de démographie, forte de ses atouts pluriels, ses potentialités diversifiées, ses niveaux qualitatifs de services et prestations, la capitale des Hauts-Plateaux enregistre ces dernières années une mutation exceptionnelle et vit à l’heure d’une grande dynamique.

Les mégaprojets, des projets structurants ont pris naissance durant le dernier plan quinquennal. Des centaines, voire des milliers de chantiers sont implantés à travers les quatre coins de la wilaya. Des routes, des transferts, des retenues collinaires, des bâtiments, des infrastructures forment un véritable chantier à ciel ouvert. En cette fin de journée de juillet, mois qui s’annonce dès le début par des températures caniculaires, la ville ne désemplit pas avec sa grande animation.
Les arcades de la rue principale sont offertes aux mordus du foot pendant que les moins chauvins préfèrent l’ombre et la fraîcheur de l’emblématique Aïn El-Fouara

Pour les plus chanceux, les plages de Béjaïa ou de Jijel sont tout indiquées pour fuir les sautes d’humeur du mercure. Cependant, beaucoup de Sétifiens continuent à apprécier dès le soir la promenade sur les larges avenues. Sétif est une ville qui vit la nuit. Une mégapole qui ne cesse de se développer. D’abord, en matière d’investissements, la wilaya, comme le souligne le wali Noureddine Bedoui, “a mis en œuvre les instruments locaux conformément à l’orientation du président de la République qui fixe l’objectif de la création de deux millions d’emplois. La démarche fait essentiellement ressortir la prise en charge des opérations de l’assainissement des demandes déposées depuis plusieurs années, le recueil de nouvelles demandes, l’identification des assiettes foncières et la création de nouvelles zones au nord et au sud de la wilaya. Cette demande aura donné des impacts significatifs sur le développement et une plus grande dynamique de tout le bassin des Hauts-Plateaux qui compte près de six millions d’habitants, constituant un pôle d’attraction et d’attractivité. L’exemple le plus frappant et illustratif de cette démarche s’est concrétisé par l’implantation du numéro un mondial de l’électroménager Samsung, avec la réalisation de quatre unités de fabrication de produits au niveau de l’extension de la zone industrielle de Sétif”. Toutefois, le wali est fier de parler du projet des grands transferts, un projet des plus importants à l’échelle nationale. Il s’agit du transfert des eaux du barrage Ighil Amda, dans la wilaya de Béjaïa, vers le nord de Sétif, et du barrage d’Erraguène, dans la wilaya de Jijel, vers la ville d’El-Eulma.
Ces deux transferts nécessitent la réalisation de deux barrages à Ilmaouène et à Hdjar Eddis d’une capacité de 313 millions de m3, soit l’équivalent de trois fois la capacité du barrage d’Aïn Zada qui alimente les wilayas de Sétif et de Bordj Bou-Arréridj en eau potable. Ce projet, confié à 42 sociétés de 13 nationalités dont le Canada, l’Inde, la Chine, l’Italie, le Portugal, la Turquie, la France, la Grande-Bretagne et les États-Unis, permettra d’alimenter en eau potable près d’un million 700 000 habitants et l’irrigation d’environ 36 000 ha de terres agricoles. L’enveloppe financière allouée à ce mégaprojet dépasse 103 milliards de DA, soit plus d’un milliard de dollars. Lancé au courant du dernier trimestre 2008, son délai de réalisation est de 35 mois. En plus de générer la naissance de plusieurs PME/PMI à caractère industriel et commercial, il permettra la création de plus de 100 000 emplois dans le secteur de l’agriculture ainsi que ceux ayant des liens avec ce dernier.

À rappeler, dans ce cadre, que la société chinoise est bien avancée dans la partie dont elle a la charge, avec la concrétisation du projet d’un tunnel d’une longueur de 14 km dans la zone de Tablout. Durant notre séjour dans la capitale des Hauts-Plateaux, notre attention a été particulièrement attirée par la modernisation du secteur des transports.
Après la mise en service de nouveaux bus acquis par l’entreprise de wilaya de transport urbain créée en 2008, ce secteur a vu dernièrement la mise en service de la ligne de chemin de fer reliant Sétif à El-Gourzi, dans la wilaya de Constantine. D’une longueur de 118 km totalement rénovée et modernisée, cette distance est désormais parcourue en 50 minutes par des locomotives roulant à 160 km/h. Un autre grand projet et non des moindres est dans l’agenda de la wilaya. Il s’agit du tramway dont l’étude est confiée à un BET franco-belge qui a estimé en 2008 son coût de réalisation à 3 000 milliards de centimes et sa livraison en 2013. Le tramway se déplacera sur trois itinéraires à travers l’ensemble des quartiers de la ville et transportera 5 000 voyageurs par heure.

L’habitat : les styles diffèrent pour un même objectif

Le secteur de l’habitat a fait ces dernières années un pas de géant, grâce, il faut le dire, à l’intérêt porté par le premier responsable de la wilaya qui s’est lancé le défi d’alléger la crise que ce secteur a connue. Pour preuve, la wilaya a bénéficié, durant le plan quinquennal dernier, de plus de 54 000 logements toutes formules confondues. Plus de 150 promoteurs ont contribué à cette importante réalisation. Parmi eux, Batigec immobilière, une société issue de la restructuration, en 2004, de la société mère Batigec. Le pari tenu de son P-DG, Mokrane Achour, est d’avoir livré, en cet heureux anniversaire de la double fête de l’indépendance et de la jeunesse, 300 logements à El-Eulma et
150 autres à Sétif dans la formule LSP. Le défi de ce promoteur, félicité d’ailleurs par la première autorité de la wilaya, c’est aussi d’être au four et au moulin. Avec une équipe de collaborateurs hors pair, il a réussi en l’espace de quelques années à pénétrer le rude marché concurrentiel et d’en constituer un acteur de premier ordre. “Il s’agissait pour cela d’asseoir et de développer les moyens humains et matériels pour pouvoir arracher un portefeuille-plan de charges conséquent, d’autant que les opportunités restaient aussi nombreuses qu’intéressantes. Le plan de relance initié par le président de la République et particulièrement le programme quinquennal d’un million de logements restaient tout indiqués et se présentaient en promontoire pour la société. Dès lors, la direction a eu le double objectif d’acquisitions foncières et de soumissions systématiques pour la réalisation d’importantes infrastructures, pour le compte des pouvoirs publics. C’est ainsi que s’est dessiné le destin d’une petite entreprise, constituée à l’origine de sa création d’un effectif de 42 personnes et d’un seul programme immobilier. L’extension de l’activité à la réalisation a tôt fait de porter ses fruits. En l’espace de trois années, Batigec a connu une ascension très rapide”, confie-t-il. Du stade embryonnaire en 2005, la société voit son plan de charges estimé à plus de 11 milliards de dinars, passant à plus de 25 milliards en 2007, à plus de 32 milliards en 2008, pour atteindre 40 milliards environ en 2009. Son plan de charges est constitué essentiellement de programmes d’habitat (LSP et promotionnel) et d’équipements publics (différentes infrastructures).
En matière de maîtrise d’ouvrages, il a été retenu pour la société la réalisation de 6 591 logements dont 5 835 LSP et 756 logements en fomule promotionnelle. Parallèlement, plusieurs infrastructures publiques sont à son actif, à savoir la résidence universitaire de 2 000 lits à El-Baz, avec annexes (restaurant de 800 places, salle polyvalente, magasins), 4 000 places pédagogiques (4e tranche), l’Institut de pharmacie livré avec amphi de 400 places, un bloc administratif et bibliothèque, les VRD des 2 000 lits d’El-Baz. En cours, la société est chargée de livrer, au courant d’août, 2 000 lits à El-Hidab. Comme elle a eu à réaliser huit ouvrages sur treize à l’école de police de Sétif ainsi que la sûreté urbaine d’El-Eulma en 2007. La société a actuellement des représentations dans cinq grandes wilayas, dont Alger comme siège social.


Ali Fares, Liberté

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