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TAMAZGHA n’est pas l’Atlantide, cette « cité » perdue

mardi 20 avril 2010, , article écrit par A. Nedjar, Setif Info et publié par La rédaction


Des voix s’élèveront certainement encore comme toujours en pareilles circonstance pour nous accuser de tous les torts et d’être les portes paroles d’une certaine orientation ou de cultiver la division ou d’etre à la solde d’on ne sait qui .Pour dire vrai,à Sétif info ,nous ne sommes rien de tous ça .Nous aimons simplement à contribuer pour faire connaitre l’histoire riche de ce pays et de créer le débat même parfois provocateur pour la connaissance et un enrichissement de cette histoire.

Pour commémorer le trentième anniversaire du « Printemps » et , à l’instar de nombreux organes de presses nationaux et étranger , nous avons extrait pour vous un article de Madjid AIT MOHAMED paru sur le site http://www.amazighworld.org .

Aperçu sur l’Histoire Amazighs « Berbères »

Le peuple amazigh « Berbères » est réparti dans une douzaine de pays africains, de la méditerranée au sud du Niger, de l’atlantique au voisinage du Nil « Egypte ».La dénomination de Berbérie vient des Romains qui jugeaient ses habitants étrangers à leur civilisation. Les arabes, venus de l’est, en firent le mot Braber avant qu’ils ne l’a baptisent Djazira El Maghrib « l’Ile de l’occident – Maghreb El Aqça ». Les Romains étendirent à tous les habitants de tamazgha « Berbèrie » le nom de Maures, réservé d’abord aux populations du Maroc septentrional. Au XIX, les géographes créèrent les termes d’Afrique mineure, pour marquer qu’il s’agit d’un petit continent engagé dans un grand. Plus tard ce terme fut place à la dénomination d’Afrique septentrionale ou Afrique du Nord qui devint, dès le départ forcé des ex colonisateurs européens, Maghreb Arabe. Cette dernière dénomination d’inspiration idéologique et politique pan arabiste prônée par le chrétien laïque Irakien Michel Afnak consiste en la construction d’un monde arabe en occultant la réalité sociologique de la cité, l’implantation géographique du s/continent africain qu’est l’Afrique du nord et en faisant fi de l’histoire. Ce qui constitue une nouvelle et inutile mou ture des expressions du fait que la dénomination de Tamezgha « Berbèrie » reste la meilleure et la plus juste, car, bien qu’il existe des berbères hors de ses limites, sa population est exclusivement Amazigh « berbère ».

Aujourd’hui on ignore généralement que Thifrikes u (1) Gafa « l’Afrique du nord » est peuplée d’amazighs « Berbères » que l’on qualifie audacieusement avec toute honte bue d’Arabes sous prétexte de son islamisation. Quant aux habitants, ils se désignent du nom d’amazighs « qui veut dire Hommes libres » et s’applique aux tributs dès avant l’occupation Romaine.

Tamazgha, a connu, dès les temps paléolithiques, la vie sédentaire. Sans doute aussi le nomadisme qui remonte au temps préhistorique, au II ième siècle de notre ère les amazighs se partageaient-ils

entre la vie agricole et la vie pastorale. La colonisation impériale créa à la fin du 1er siècle après

J.C la colonie de Sitifis « actuel Sétif en Algérie » qui devient deux siècles plus tard, le chef lieu de province de Maurétanie, à une époque où la paie Romaine la mettait à l’abri des périls. S’en est suivie par la suite la recomposition de l’actuelle Mauritanie en deux entités. L’une s’appelait la Mauritanie Caesearienne et avait comme capitale, l’ancienne capitale de Juba II Caesarea « actuelle Cherchell en Algérie » et l’autre se dénommée Mauritanie Tingitane et avait comme capitale Tanger « Maroc »

Histoire des Tribus :

Tamazgha n’a jamais connu de capitale permanente, définitive ou réalisé son unité autour d’une métropole. Son compartimentage géographique, la difficulté des communications, l’absence de vallée convergente, l’exiguïté de sa superficie utile ont conditionné l’esprit d’hommes libres et de luttes séculaire entre nomades et sédentaires où aucune n’a triomphé.C’est cette dualité qui explique apparemment qu’elle ait toujours eu des maîtres étrangers. Ce ne sont pas la ville ou le territoire qui constituent l’unité fondamentale, mais la tribu. Pourtant, ils savaient qu’ils formaient un même peuple puisqu’ils se donnaient un même nom. A deux reprises, les amazighs furent sur le point de réaliser, par leurs propres moyens au IIième siècle avant J.C et au XIième siècle de notre ère, l’unité n’Tifrikes u Gaffa « de l’Afrique du Nord ». La double expérience fut brisée par la volonté impérialiste de Rome et par l’invasion des arabes « la horde des Bénis Hilal » Pourtant l’Amazigh « le Berbère » est loin d’être un type d’humaniste inférieur. Ile s’est même manifesté par des personnalités remarquables et d’une vivacité irréductible sur l’Amazigh « le Berbère » a pesé une malédiction géographique et non une infériorité ethnique. Il possède un art, une littérature, une langue qui nous incite à penser que par son antériorité est une langue mère « l’authenticité des documents est vérifiée » confirmée par la présence simultanée deNombreux vocables de bases amazighs dans des langues aussi diverses que les langues Grecques (voir l’alphabet grecque actuelle où on remarque beaucoup d’emprunts amazighs), Sémitiques et Latines, un peuple conscient de son existence, un Etat organisé ; tout cela ce sont des luxes très coûteux que le pays n’a pu se les offrir, faute d’une armature financière qui est néces saire pour supporter un grand édifice social et politique. Il ne semble pas que depuis l’entrée de Tamazgha dans l’histoire, c’est-à-dire en gros depuis la fin du second millénaire avant notre ère, que l’aspect géographique du pays se soit sensiblement modifié. Le climat non plus n’a pratiquement pas changé. Les temps préhistoriques, par contre, se sont déroulés dans une Tamazgha « Berbèrie » très différente de la notre. Les premiers hommes qui sont apparus en Afrique du nord « Thifriks u Gafa »- les plus anciens, du moins dont on ait jusqu’ici retrouvé la trace – ont vécu il y a peut être trois ou quatre cent mille ans. Bien modestes apparaissent les trente ou quarante siècles dont ce souvient tant bien que mal l’homme d’aujourd’hui par rapport au vertigineux passé des humanités successifs Thifrikes u Gafa « Afrique du nord », depuis des millénaires, a toujours été la destination de multiples vagues migratoires. Le déversoir des populations lesquelles du fait de la situation géo graphique de cette région enclavée – bordée à l’ouest et au nord par la mer, et au sud par le grand désert de sable – ne pouvaient venir que de l’est ; soit par la route côtière qui longe le littoral de Thifrikes « Afrique » de méditerranéen orientale jusqu’à l’océan atlantique, soit par les multiples bretelles qui partent de la vallée du Nil vert le couchant.Les premières vagues migratoires blanches sembleraient être des protos Amazighs « Berbères » parlant une langue chamitique. Les toponymes parlant ce radical amazigh ou possédant une appel lation de consonance amazigh jalonnent la route qu’avaient empruntée ces groupes humains. Avant l’arrivée de cette vague migratoire, Thifrikes était habitée par d’autres lesquels, pour une grande partie, délaissent cette région lors de l’assèchement du Sahara qui devient un désert. Con

trairement à ceux qui attribue l’origine yéménite aux amazighs, ces derniers seraient originaires de l’Est. L’auteur Davezac donne pour aïeux à ces amazighs des Gétudes, des Mèdes, des Arméniens et des Perses. Par contre l’Auteur A. Garrignon souligne la parenté entre les amazighs et les Basques « les Eusques, tribu Ibérienne occupant d’abord tout l’isthme pyrénéen ». Des monuments anthropologiques prouvent encore de nos jours l’ancienne parenté entre les amazighs et les Eusques de notre époque, autrement dit les Basques d’aujourd’hui.

Une Histoire Légendaire « L’invasion Arabe »

L’islam et Tifrikes u Gafa « Afrique du Nord » sont si intimement superposés qu’on oublie facilement au prix de quelles luttent l’Orient musulman parvins à recouvrir une partie de l’occident amazigh « les Iles Canaries et d’autres contrées africaines ne le sont pas jusqu’à nos jours ». Ce sont évidemment les conséquences visibles, énormes, de la conquête arabe et de la conversion de cette région qui nous frappent. La région a franchi la cloison qui sépare l’occident de l’orient. Ce saut dans l’inconnu, elle ne le fit pas de bon gré. On sait même que la résistance fut âpre, farouche et longue. Elle dura presque un siècle, comparée à un pareil saut dans l’inconnu, les révolutions de par le monde actuel apparaissent mesquines.Face à la résistance farouche des amazighs « berbères », et aux échecs cuisants subit, le calife Omar s’opposa (IX° siècle) aux campagnes de Tamezgha « Afrique du Nord » pleine d’embû ches et qu’il qualifie de pays perfide, qui égard et qui trompe. Mais à sa mort, son successeur autorisa les invasions qui se transformèrent en razzias « l’ an 647 », sous le fallacieux motif de la conquête musulmane. Bien que reconvertis à cette nouvelle religion, les amazighs, de Tifrikes u Gafa « Afrique du Nord » ont conservé leur originalité qui aujourd’hui à tendance à s’essouffler, à cause des moyens machiavéliques utilisés, pour réussir un greffage qui n’a pu prendre hier avec la force des armes.Aujourd’hui, on tronquant l’histoire, on nous parle d’ouverture musulmane« Foutouh Islamia » en Afrique du Nord, d’arabes chassés de Poitiers « France » par Charles Martel, de conquête

D’Espagne par les arabes, alors qu’en réalité il s’agit d’une invasion arabe sous la bannière de l’islam, d’amazighs islamisés, auxquels se sont joint quelques guerriers arabes, qui furent chassés de Poitiers « France » et d’amazighs accompagnés de quelques guerriers arabes qui ont, au VII° siècle, transmis le message de Dieu en Ibérie et ont construit l’Andalousie « Espagne », sous la conduite de Tarik Ibnou Ziad qui donna son nom au détroit qui porte aujourd’hui son nom « Détroit de Gibraltar ». Après cette conquête, Moussa ben Noceir, ayant eu vent de la subtilisation supposée d’une épée dorée du butin de guerre que Tarik Ibnou Ziad lui envoya, et pour marquer son mécontentement, dépêcha son fils de Damas pour gouverner en lieu et place du vainqueur. Mais les vraies raisons de cette gouvernance imposée et de la contrainte de Tarik Ibnou Ziad à finir ses jours dans des conditions misérables sont à chercher ailleurs.Deux siècles plus tard, c’est-à-dire en l’an 969, l’Egypte fut conquise par les amazighs sous le règne fatimide du calife Al Mo’izz li – DIN – Allah, qui y construit la ville deFustat, l’actuelle capitale – le Caire – et fondé la grande mosquée d’El Azhar. Toujours dans le même cadre de la défense de la religion musulmane qu’ils ont adopté, les amazighs ont mené la bataille de Hattin, en 1187, aux coté de Salah Eddine El – Ayoubi, pour libérer Jérusalem des barbares venus du nord.

Sources d’informations : Ch. A. Julien, E F Gautier, Dr A. Bénatia

Repères

- L’étendue géographique de Tamazgha « Berbèrie » l’Afrique - le Nord et le

Sahel - , les Iles Canaries, le Siwah Egyptien

- Langue : Tamazight « Berbère » qui s’écrit avec le Tifinagh « erroglifs » qui veut dire

notre trouvaille. Cette forme d’écriture datant de plus de 3.000 ans av J.C influença

certains pays européens, notamment la Grèce où l’on remarque sur les banderoles qu’

ils arborent, lors des manifestations, certains erroglifs amazighs. Cependant, dans le ca

dre de son universalité, l’option de transcription en caractères latins (1) conjugués

avec quelques variantes a été choisie pour Tamazight par les spécialistes en linguiste

depuis plus de 60 ans

 Population parlant Tamazight : Une douzaine de pays africains, de la méditerranée

au Sud du Nil, de l’atlantique au voisinage du Nil et les Iles Canaries

- Amazigh : Berbère

- Tamazgha : Berbérie

- Thifrikes : Afrique

- Thifrikes u (1) Gafa : Afrique du nord

- U (1) : se lit ou en tamazight


A. Nedjar, Setif Info

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