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Quand la mendicité devient un métier

lundi 21 juin 2010, , article écrit par Khalil.Hedna@setif.info et publié par La rédaction


Tôt le matin, des dizaines de mendiants vêtus de guenilles prennent d’assaut les marchés, les mosquées, les banques, les bureaux de postes et les cafés et restaurants de la ville. Ils vous supplient de les aider et vous ne pouvez vous empêcher de compatir à certaines situations. Des SDF squattent les trottoirs, partout, au centre-ville et dans les quartiers dits huppés, et tendre la main, c’est facile et ça peut rapporter gros.

C’est le retour en force des mendiants dans la cité de Aïn El Fouara. Vieux, jeunes, handicapés, non-voyants, femmes et enfants s’adonnent à cette pratique qui refait surface en ces temps de crise. Certaines femmes, en plus de mendier, s’adonnent au plus vieux métier du monde, et ce n’est un secret pour personne. Des enfants en bas âge, des nourrissons, sont ballottés, de jour comme de nuit, par temps chaud ou froid. Au lieu de berceuses, ils grandissent aux sons des récriminations et autres plaintes quêteuses, qui agressent les passants et bafouent la dignité humaine. Certains vous collent à la peau et implorent votre générosité en manifestant un désir intense de besoin et de nourriture, alors que d’autres exposent des ordonnances, des certificats médicaux ou cartes d’handicapés. Il est vrai que l’appauvrissement a anéanti beaucoup d’Algériens ces dernières années, mais prendre part à la souffrance de ces mendiants c’est tourner le dos à ce fléau social qui ne cesse de prendre de l’envergure, en est une autre, car il y a bien des mendiants et des faux mendiants, ces tiqueurs chercheurs de gain facile pour qui mendier est le métier de prédilection. Malgré les multitudes actions de ramassage entamées par l’Action sociale (DAS), et la programmation de sorties diurnes et nocturnes, ce phénomène, en dépit de certaines mesures se voulant dissuasives, va tout de même crescendo. A cet effet, une priorité s’impose : les services de la direction de l’action sociale et les organismes sociaux de la wilaya, sont appelés à recenser les vrais démunis de ces mendiants pour une éventuelle prise en charge. Quant aux tiqueurs, ils doivent être sanctionnés.


Khalil.Hedna@setif.info

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