Dilemme entre articles scolaires et le couffin de Ramadan

En plein été alors que les enfants s’adonnent à cœur joie à toute sortes de loisirs et de divertissement, les commerçants essaient d’accrocher leurs regards. On s’est pris cette année plus tôt que d’habitude comme si on voulait rappeler au algérien qu’après Ramadan, c’est cet événement grandiose qui l’attend. Depuis quelques jours, la rentrée scolaire est entrée en ligne, au cœur des opérations promotionnelles.

A l’instar de tout citoyen, le sétifien ne sait plus où donner de la tête. Entre Ramadan et la rentrée qui pointe le nez, ce sont les grandes surfaces et les librairies qui en profitent. En effet, les différentes enseignes ont entamé leur matraquage publicitaire de manière à rendre le choix du consommateur encore plus difficile.

Les parents s’activent déjà et envahissent les librairies, les marchés et les grandes surfaces qui ont aménagé des ailes spécifiques, spécial rentrée. Ils font, de la sorte, d’une pierre deux coups : ils évitent les bousculades et profitent des soldes dont la deuxième démarque a atteint jusqu’ici –60% pour certains articles. Ils prennent d’assaut toutes sortes de fournitures : cahiers, livres scolaires et parascolaires, cartables, tabliers, chaussures, baskets… Ce n’est pas seulement la gent scolaire et estudiantine qui s’apprête à l’accueil de cette nouvelle année, tous les intervenants, en fait, chacun à sa façon y contribuent.

Les étalages des marchés et des librairies sont envahis de parents et d’écoliers. La rentrée scolaire se prépare cette année en août et se poursuit jusqu’à fin septembre. Mais au moment de passer à la caisse, parfois les dents grincent. C’est qu’on a l’impression d’avoir dépensé davantage que l’an dernier, même s’il n’a pas fallu cette fois remplacer la calculette, le cartable, le compas ou la trousse.

« Cette période est difficile pour nous. Alors qu’on n’est même pas sortis de la saison estivale et de Ramadan, voici que se pointent les préparatifs pour la rentrée scolaire qui exigent un budget bien garni. Nous avons essayé de concilier entre les deux en limitant nos dépenses pour la nourriture. Après tout, il est temps de penser aux fournitures scolaires des enfants, sans oublier l’aïd », souligne un couple.

Les marchés des 1014, Andréoli, et celui du centre-ville exploitent cette tendance et misent sur l’embarras du choix. Il suffit de faire un tour dans ces lieux pour remarquer à quel point la rentrée scolaire et Ramadan se livrent concurrence.

Il s’agit d’une véritable course. Les parents ont du mal, dans toute cette ambiance, à garder leur tête sur les épaules. Certes, les cahiers et les multiples stylos multicolores sont alléchants. Mais la promotion sur les produits alimentaires, entre autres, n’en demeure pas moins intéressante.
« Cette année, la rentrée scolaire coïncide avec l’Aïd. Il faut alors alléger le couffin pour honorer comme il se doit les trois échéances. », suggère un parent rencontré dans une librairie accompagné de ses enfants, avec à la main un grand sac où se mélangent des fournitures scolaires et des denrées pour « le couffin de Ramadan ».

Parmi les kits cartoons les plus en vogue, le sac à dos, les articles Spiderman, ou Batman se vendent très bien pour les garçons. Parallèlement, Barbie ou Fulla attirent les filles, à côté des nounours pour les plus petits.

Cette année, tous les parents calculent bien leurs dépenses avant d’ouvrir leurs portefeuilles. Ils ont raison, rien n’est facile à cette période qui regroupe trois grands événements aussi importants l’un que l’autre.