SETIF.INFO

Accueil > Setif.info (1999-2021) > Reportages

Djemila (Sétif) : Menace sur les ruines romaines

mardi 11 octobre 2005, par La rédaction


Les constructions illicites qui prolifèrent à Djemila endommagent l’esthétique de la cité séculaire qui retrouve sa quiétude d’antan et des visiteurs avides de découvrir les sites des civilisations anciennes.

Le phénomène qui prend des proportions alarmantes n’est, pour les citoyens qui se sont rapprochés de nos bureaux, pas un banal fait divers. Ces derniers tirent la sonnette d’alarme. Ils accusent ouvertement les autorités de la cité de passivité. Pour nos interlocuteurs, les « constructeurs », ne possédant ni permis de construire ni une quelconque autorisation délivrée par l’autorité compétente, s’installent en toute impunité au niveau de l’ancienne placette des martyres et des cités Chaâb, Fard et Habas (à côté de la mosquée Ibn Badis). Même l’environnement du lycée est, disent-ils, squatté. « Les gens qui bâtissent à la hâte ont profité de la campagne inhérente au projet de la réconciliation initiée par le président de la République pour monter leur maison. Cette manière de faire met les autorités devant le fait accompli. Il faut aussi noter que des décisions de justice sont tombées, mais point de démolition de ces bâtisses qui massacrent le look de la ville, déjà mal en point », soulignent les citoyens qui pointent un doigt accusateur vers le maire qui ferme les yeux, car certains proches du responsable précité sont, disent-ils, concernés par ledit problème. Contacté par nos soins et pour connaître sa version des faits, le P/APC relativise, attribue des circonstances atténuantes aux mis en cause, pose en outre le problème juridique de l’assiette foncière qui ne trouve, d’après lui, toujours pas l’épilogue souhaité. « L’absence de programmes de logements sociaux ou participatifs ne laisse d’autres perspectives aux gens concernés qui vivent à l’étroit que de construire sans permis, nécessitant un dossier ne pouvant être fourni à cause de divers problèmes exposés au wali lors de sa dernière visite. Cela dit, la situation, qui n’est pas catastrophique comme le pensent certains, est prise en charge par le service de l’urbanisme de l’APC. Pour mettre définitivement un terme à ce problème qui risque, en perdurant, de porter préjudice à la ville disposant d’indéniables atouts touristiques, la question de l’assiette foncière doit au plus vite trouver une solution », conclut le maire de l’ex-Cuicul qui a, en août dernier, renoué avec son festival. En attendant une issue heureuse devant sauver la face de Djemila, n’ayant pas besoin d’un terrorisme d’un autre genre, l’illicite continue son petit bonhomme de chemin. Les autorités de la daïra et de la wilaya vont-ils se pencher sérieusement sur ce délicat dossier qui a été laissé des années durant dans des tiroirs ? Il convient de souligner que le foncier ayant été bloqué par l’ex-wali à tort ou à raison continue d’alimenter les chroniques et les commentaires des citoyens des quatre coins de la wilaya et dont de nombreux dossiers relatifs à des constructions individuelles, ou à des infrastructures d’utilité publique, sont toujours en suspend.

Kamel Beniaiche

Dans la même rubrique