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Yennayer 2961, premier jour de l’an Amazigh

où trois mille ans d’histoire

mardi 11 janvier 2011, , article écrit par A. Nedjar, Sétif Info et publié par La rédaction


Assegas Amegaz, bonne année 2961, عام سعيد

Conduite par le HCA (Haut Commissariat à l’Amizighité),la commémoration officielle du premier jour de l’an Amazigh est célébrée cette année à Ghardaïa, capitale du M’Zab alors que d’autres nombreuses villes et localités d’Algérie dont pas des moindres comme, Annaba, Oran Alger Tizi Ouzou bien sur ,Bejaia et d’autres grandes ou petites villes, à l’instar de Constantine toute proche, fêteront cette journée comme pour Awal Mouharam ou le premier jour de l’an universel.

Si pour de nombreuses régions d’Algérie, cette fête est célébrée traditionnellement depuis la nuit des temps, pour certaines, c’est une découverte qui renvoie à d’autres questionnements :

Qu’est ce que Yannayer ?

C’est à quoi nous tenterons d’y répondre brièvement sachant que les trois mille ans de cette histoire féconde dont la majorité s’est passée sous la domination et l’occupation, l’identité et la culture de la composante Amazigh qui renvoie ses racines à des périodes très lointaines ,a farouchement survécu au temps et aux aléas.

Sans omettre le mérite et les sacrifices de ceux qui luttent depuis très longtemps pour cette reconnaissance,Il a fallu cependant un coup de pied magistral d’un Antar Yahia Impérial qui envoya son boulet dans le territoire gardé d’un « Pharaon » pour découvrir pour beaucoup la visibilité du cadran de ce compteur qui ne s’était jamais arrêté malgré la négation, l’oubli et même de mépris auxquels il a été confiné des siècles durant.

Ce coup de pied de Antar Yahia a réveillé bien des consciences après les torrents d’insultes d’une certaine presse et de certaines classes égyptiennes déchainées contre nos chouhada,contre nos valeurs,contre notre patrimoine, contre l’identité et la culture algérienne. Cet événement nous a plongé dans notre passé commun et nous a permis d’admettre et de réintégrer cette donnée dans sa véritable dimension, pour saisir, qu’au-delà de notre indéniable composante arabo- musulmane, il en subsiste une et non des moindres, affinée, sur laquelle s’était fixé le socle de notre incontestable identité qu’est l’Amazighité. Elle est réapparue toute aussi auréolée d’un prestige qui ne l’avait jamais quitté.

L’an zéro du calendrier berbère

Ce compteur a débuté comme le veut la tradition et certains écrits le jour où un authentique prince de la tribu berbère des Mechaouech a commencé à régner sur le trône de l’Égypte ancienne. Cette Époque correspond à l’an 950 av. J-C. Elle sera l’année qui consacrera un Berbère au statut de Pharaon d’Égypte qui fondera la XXII ème dynastie sous le nom de Chachnaq Ier *. Cette consécration sera légitimée par le mariage de son fils, Osorkon, avec la fille de Psoussens II, la princesse Makare.
Les dates retenues pour le règne de Chachnaq Ier sont -945-924 av. J-C.

Le premier jour de l’An berbère coïncide avec le 12 janvier du calendrier grégorien. Il est fêté autant par les populations berbérophones qu’arabophones au même titre que certaines fêtes religieuses officielles (Mouloud, Aïd, Achoura...) à la seule différence que ces dernières ont de tout le temps été considérées comme journées fériées.

Ne bénéficiant pas encore d’une reconnaissance officielle Yennayer s’est révélé comme une donnée nouvelle au sein de la société algérienne moderne pour s’imposer comme élément identitaire et fédérateur incontournable de tout ce qui traduit l’esprit de la tolérance et de la liberté.

La plus part des berbères étant sédentaires, le vie quotidienne est rythmée par les travaux de la terre. C’est là où Yennayer prend toute sa signification à travers sa relation avec ces travaux et les cycles des saisons qui sont célébrés par des rites et coutumes selon les spécificités de chaque région et qui attestent d’une communion étroite entre tous ces éléments naturels.
Ceci nous amère à dire que le calendrier Berbère est d’essence agraire

Les mois du calendrier berbère :

Ces noms sont les suivants :

MOIS LATIN KABYLE TOUAREG ARABE DIALECTAL ARABE ,solaires tournants
Janvier Januarius Yannayer, Nnayer Innar Yeneyar Mouharam
Février Februarius Furar Forar Frayer Safar
Mars Martius Meghres Mars Mars Rabie 1er
Avril Aprilis Yebrir, Brir Ibri Abril Rabie 2e
Mai Maïus Mayyu, Maggu Mayo Mayyuh Joumada 1er
Juin Junius Yunyu, Yulyu Yunioh Yunyoh Joumada 2e
Juillet Julius Yulyuz Yulyez Yulyuh Radjab
Août Augustus Ghucht Ghuchet Ghucht Chaaban
Septembre September Chtember Chetember Chtember Ramadhan
Octobre October Tuber, Ktober Tuber Ktuber, Aktuber Chawal
Novembre November Nwamber, Wamber Wanber Nunember Dhù El Quiada
Décembre December Djember, Dudjember Dejamber Djanber Dhù El Hidja

Contenu du calendrier Berbère.

SAISON NOM DÉBUT (Berbère) correspondant Mois universels
Printemps Tafsut 14 furar 28 février
Eté Awil ou Anebdu 17 majju 29 mai
Automne Amiwan 18 Ghucht 30 août
Hiver Tagrest 17 Nwamber 29 novembre

Le premier des éléments communs à chacun des calendriers des groupes berbères est la division de l’année en saisons.

* L’orthographe de son nom peut être aussi : Sheshonq, Sheshonk, Sheshanq, Seshanq, Chechonk, Chechanq, Schoschenk,Chéchonq .


A. Nedjar, Sétif Info

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