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Ces gîtes qui coûtent plus que le milliard de centimes
mardi 14 février 2012, écrit par Nabil Foudi, mis en ligne par
Il n’est pas facile de nos jours d’avoir un abri à Sétif notamment pour les jeunes qui désirent fonder par eux-même un foyer vu l’inflation qui a atteint le marché de l’immobilier. Ces dernières années, les prix ont connu une hausse excessive qui touche lourdement les citoyens à revenu moyen et qui sont contraints de recourir aux crédits bancaires. Désormais, on utilise plutôt le mot « milliard » à la place du « million » pour valoriser son appartement. On se demande combien d’années faut-il pour qu’un jeune cadre diplômé devienne propriétaire avec un salaire mensuel de 5 millions de centimes.
Le lot de terrain dans la commune de Sétif est passé d’un million de centimes le mètre carré il y a dix ans, à 30 millions centimes sur un boulevard commerçant et de 500 milles à 10 millions de centimes le mètre carré dans un quartier résidentiel, soit une augmentation de 8-10 fois. A la cité des 600 logements par exemple, les prix du logement ont également connu une hausse élevée passant de 400 millions de centimes pour un F3 (88 m²) en propriété à 1 milliards de centimes durant une période de 10 ans seulement. Les appartements sur les grands boulevards coutent entre 1,2 et 1,5 milliards de centimes. Les tarifs à la location ont haussé eux aussi, au grand mal du citoyen qui se trouve contraint de verser une avance de 24 millions de centime pour une année, soit 2 millions de centimes par mois.
D’autres préfèrent « acheter la clef » d’un autre locataire dans un logement social bien que la loi interdise ce genre de transactions. Dans ce cas, le nouveau locataire "acquière" l’appartement à un prix moins cher sans vente légale et l’appartement reste évidement propriété du bien public. Cependant, les deux parties signent un acte de prêt chez un notaire au cas où le véritable locataire change d’avis.
Ce qui est frappant, c’est que les citoyens de la capitale des hauts plateaux préfèrent habiter à quelques kilomètres de la ville comme Sfiha, Ain Arnat, El Ouricia, El Hassi, … où une importante demande de logements est enregistrée. « Je préfère habiter à El Ourica parce que c’est moins cher, la route est aujourd’hui bien aménagée et pour 10 minutes je suis à Sétif » nous témoigne Haroun, un habitant d’El Ouricia. Ces régions limitrophes de la ville de Sétif commencent à connaitre elles aussi une hausse suite à l’augmentation de la demande.
Cette flambée des prix de l’immobilier est liée à plusieurs facteurs. Un responsable d’une agence immobilière nous a précisé, qu’il y a un déséquilibre entre l’offre et à la demande. Aujourd’hui il n’est pas facile de trouver un lot de terrain pour construction. Les demandes ont beaucoup augmenté par rapport à l’offre. Selon un autre agent immobilier, l’arrêté de la wilaya portant suspension de l’attribution de lots de terrain en 1998 a fortement participé à cette flambée des prix. Il faut ajouter, selon lui, que la situation de Sétif en tant carrefour commercial, a contribué à cette flambée, en comparaison avec d’autres wilayas du pays.
Nabil Foudi