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Takouka ou la légende de l’enfer blanc

mercredi 15 février 2012, , article écrit par A Nedjar, Sétif info et publié par A. Nedjar


A 20 km de Setif, le terrible col de Takouka tant redouté par les automobilistes, justifie bien sa réputation chez tous les usagers qui s’y aventurent un jour de tempête de neige. C’est un passage obligé en direction de Bougaa et des villes et villages des régions montagneuses du Nord Ouest de la Wilaya de Sétif.

Planqué à 1200 mètres d’altitude au pied du fameux mont Mergess qui culmine quant à lui à plus de 1700 mètres de haut, le col de Takouka est un véritable traquenard pour les non initiés. Il présente une exposition singulière et permanente aux vents dominants tourbillonnants de l’Ouest. En hiver, de jour comme de nuit ce secteur est balayé par de grandes bourrasques occasionnant le plus souvent l’immobilisation de cette grande voie de transport et une grande gêne de la respirations pour les piétons sous l’effet conjugué de la puissance de l’air et de la neige.
Le tracé de la chaussée se trouve subitement ensevelie à cet endroit sous la chute brutale de quantités impressionnantes de neige, formant des espèces de dunes mouvantes empêchant toute visibilité et balayant tout repère d’ orientation.

La violence des vents chargés de flocons suscite la panique chez les passagers qui tentent de s’extirper pour abandonner leurs véhicules vite recouverts sous les monceaux de ce déluge qui attaque sans répit de toutes parts et par saccades répétées.
La respiration devient problématique et la peur s’installe chez les plus téméraires. Le salut ne vient que de la solidarité du groupe des victimes où de l’intervention des services publics mobilisés pour la circonstance.

La première question qui vient à l’esprit des usagers avertis, connaissant des lieux est de connaitre les conditions météo avant de s’aventurer vers cet enfer blanc. Beaucoup par contre préfèrent contourner ce redoutable obstacle en empruntant d’autres axes, plus longs et difficiles mais moins dangereux pour éviter le piège. Ce col aux histoires multiples et variées à de quoi alimenter tout un imaginaire et toute une légende qui font de lui un ogre invisible et imprévisible. Certains audacieux n’avaient eut leurs vies sauves qu’aux prix de multiples souffrances et de supplices contre les éléments déchaînés .En prévision de ce phénomène récurent une maison cotonnière a été réalisée à proximité des lieux pour servir de gite et d’intervenir judicieusement en mobilisant des moyens énormes allant des chasses neige aux grands engins des travaux publics

Passé l’hiver, cette région féerique offre un magnifique bouquet printanier où, rare sont les visiteurs qui ne soient extasiés par ces vues panoramiques et paysages aux mille couleurs d’où commence la progression vers les cimes qui donne l’impression d’une ascension vers le ciel pour ceux qui poussent plus haut vers les sites du majestueux Megress.

Ce n’est un secret si les pouvoirs publics aient l’implantation ici d’ un complexe fait de stations radars pour l’exploitation aéronautique, d’une station météo ainsi que l’installation des antennes relais et de transmissions de tous les opérateurs de téléphonie fixe et mobiles, les relais de radio et de télé .

Une fois n’est pas coutume. On raconte ,lors d’une certaine année, la neige était telle que les services des PTT (Poste, Téléphone et Télégraphe) ne pouvaient déceler les poteaux de support des fils téléphoniques enfouis sous cette neige et qu’il fallu réaliser un tunnel à cette endroit du col pour permettre le passage d’une caravane de secours.

NB:Comme nous le constatons sur les photos ci-après,les flancs de routes sont constitués par la neige qui atteint à cet endroit plusieurs mètres d’épaisseur.


A Nedjar, Sétif info

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