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Etat Civil, améliorations constantes mais insuffisantes.

dimanche 26 août 2012, , article écrit par A Nedjar.Sétif info et publié par A. Nedjar


Demander un extrait d’acte de naissance ou un bulletin d’état civil y a quelques années ne pouvait représenter une sinécure.
Voir : http://www.setif.info/article3191.html

C’était une entreprise fort fastidieuse sans le courage et la détermination qui pouvaient vous animer pour le retrait d’un "misérable" papier.
Si la demande ne coutait rien, elle pouvait par contre représenter des heures en déplacements ,des frais et immobilisations , voire une aventure dans ce qu’il pouvait être un véritable souk à la criée où les nerfs sont toujours à fleur de peau. Ajouté à cela l’air confiné et chaud qui se dégage à l’intérieur des ces grands espaces non climatisés qui pouvaient ramener au bord de la syncope.

Une petite visite aujourd’hui dans les locaux de l’état civil de la mairie de Sétif nous a rassurée quelque peu sur l’état et l’amélioration très sensibles de la prestation de service. Comme pour les bureaux, les halls et les espaces sont entièrement climatisés. Les agents, en nombre derrière leurs guichets où la pressions et les tensions des dernières années se sont complètement estampées, sont affables et plus avenants.
La modernisation de l’état civil par l’introduction de l’outil informatique a grandement concouru à cet acquit.

L’amélioration du climat général a permis d’abattre les cloisons de verres ou de béton isolant les agents administratifs des usagers qui ,bon nombre d’entre eux questionnés ,répondaient qu’ils pouvaient retirer leurs pièces signées en moins de 10 mn d’attente .

M Kamel Kermouche ,le chef de service de cet important service public, tout sourire, s’avance et se propose lui-même pour assister ou donner des explications ,des conseils et parfois les solutions utiles en vu de résoudre les problèmes posés.

Le seul handicap subsistant qui dépasserait le cadre et les compétences des mairies est d’ordre institutionnel ou juridico-administratif ,comme pour tous les autres états civils à travers le pays .

La traduction et l’arabisation des noms et leur retranscription à nouveau sur les bases de données informatiques n’obéissent pas toujours à une seule et même règle vu qu’à la base ,il n’existe pas une nomenclature de noms répondant à une norme uniforme ,bien établie et bien précise dans les deux langues . Ainsi donc Mohamed pourrait s’écrire Muhammed ,Muhamed et muhammed,Wasti et ouasti ,Amarouali et Amerrouali ,Ouali et wali ou Bousse ha et Boussaha etc et bien des cas où des noms transcrits sont complètement transfigurés.

Ces erreurs font bien souvent les sources de conflits. C’est pourquoi, les tribunaux ont ouvert en leurs bureaux des sections spécifiques pour recevoir ,examiner et résoudre très rapidement ces cas d’incohérences.

Le travail destructeur avait d’ailleurs commencé durant la colonisation avec le recensement et l’instauration d’un état civil à connotation patronymique par la loi du 23 mars 1882 .Cette nouvelle situation a fait perdre les liens forts ancestraux au sein des 3arouches et dans les tributs où la notion d’appartenance et de solidarité des Ben ou ath ,avaient complètement séparés et parfois détruits les liens existants dans de nombreuses familles qui ,bien souvent pouvaient être issues d’un seul père géniteur mais dotés de noms patronymique différents.

Avec l’introduction de la carte d’identité nationale et du passeport biométrique, le ministère de l’intérieur tend à réaliser un fichier national d’état civil. Cette détermination importante et de longue haleine ne peut être accomplie qu’avec l’assainissement des fichiers de bases détenus par les mairies où il subsiste toujours des erreurs dont la prise en charge tarde à venir aussi bien par la révision de la nomenclature des noms que par son adaptation, son extension et sa modernisation.

Approché, le seul démographe que nous connaissons rappelle qu’un nom ,c’est à la fois une donnée sociologique, psychologique , politique et religieuse pour ne ne pas etre qu’une donnée statistique à ’insérer dans le fichier national à travers un numéro matricule qu’on appelle le NIN ,Numéro d’identification National voulu par les services centraux du ministère de l’intérieur .

En attendant les révisions, les corrections et les adaptations, ce gros fichier d’état civil ne peut être utile et servir que de repère pour alimenter les fichiers de la police et de la gendarmerie nationale. Car ,nul doute qu’en raison des effets pervers et destructeurs de l’introduction dans l’état civil d’un nom patronymique voulu par l’occupant au sein de la société algérienne qui s’était trouvée fragmentée et fragilisée ,nul ne peut prétendre aujourd’hui à pouvoir remonter sa généalogie à plus de 5 générations par les canaux de ces nouveaux actes d’états civils à moins d’une transmission par la voix orale et ancestrale pour certains qui se reconnaitraient encore dans les grandes tribus ou confréries des Ouled……des Ath ou Ith pour les régions kabyles.

Si à l’approche des rentrées sociale et scolaire, il ne subsiste plus ce grand rush et parfois ces bagarres devant les guichets des services de l’état civil, l’administration devrait envisager l’élimination par n’importe quel moyen ,la systématisation de la légalisation de n’importe quel document administratif auprès des services des mairies qui s’en trouveraient ainsi déchargées de travaux inutiles et fastidieux pour se consacrer véritablement à d’autres taches bien plus valorisantes.

Les citoyens se posent toujours une question. A quand l’interconnexion des systèmes et l’introduction des requêtes à distances pour améliorer la prestation pour recevoir chez soi et par courrier les documents souhaités dont les fameux extraits d’actes de naissance exigés encore partout ?


A Nedjar.Sétif info

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